Il est vrai que l'idée de décrocher tout ou partie d'une certification, en justifiant d'une expérience professionnelle conséquente, suscite intérêt et curiosité. Toutefois, la validation des acquis de l'expérience (VAE) n'a rien d'une simple formalité. Ainsi, en 2011, 29 813 titres et diplômes ont été obtenus par ce biais - tous profils professionnels confondus - pour 51 739 candidats.
La VAE est ouverte à tous, quel que soit son niveau de formation. "À condition de justifier d'au moins trois ans d'expérience salariée, non salariée ou bénévole", précise-t-on au Comité interministériel pour le développement de la VAE. Ensuite, il s'agit de retirer un dossier de recevabilité de la demande dans l'établissement qui délivre la certification visée, de constituer ce dossier, puis de le renvoyer. L'établissement vérifie alors que le candidat remplit les conditions administratives de recevabilité et l'informe de sa décision.
Un expert agréé pour accompagner le candidat
Jusqu'ici, la procédure n'a rien de bien sorcier. En revanche, l'étape suivante nécessite un accompagnement. Certes, celui-ci n'a rien d'obligatoire - car il est payant -, mais il est vivement recommandé. Car la réalisation du dossier de présentation de l'expérience ne s'improvise pas : il faut décoder, décrypter son parcours et le mettre en perspective avec les référentiels du diplôme visé. Un exercice difficile pour lequel l'expert agréé, pour accompagner le candidat, va fournir une aide méthodologique précieuse. En outre, cet expert aide à préparer l'épreuve de mise en situation professionnelle et/ou l'entretien avec le jury lors de la soutenance du dossier (voir encadré).
"L'accompagnement varie de 20 à 40 heures, selon le titre ou le diplôme visé, souligne Chantal Fradin. Mais cela n'a rien à voir avec une formation en groupe ou un travail d'équipe. Dans le cadre d'une VAE, le candidat est seul. Le travail qu'on lui demande est régulier et s'étale sur une année pleine. La VAE est une chance, mais elle requiert beaucoup d'investissement personnel." Quant au financement de l'accompagnement, il existe des aides au cas par cas. L'idéal est donc de se renseigner auprès du Dispositif académique de validation (Dava) de sa région, qui organise des réunions d'information très régulièrement. À Paris, par exemple, ces réunions sont hebdomadaires.
"La VAE est en train de bien se développer", observe avec intérêt Agnès Vaffier. La présidente de l'Association française des lycées d'hôtellerie et de tourisme (Aflyht) reconnaît la pertinence de cette démarche à la fois pour les candidats et les enseignants. "Les professeurs ont ici une autre approche de l'évaluation. Avec la VAE, ils prennent conscience que l'on peut apprendre ailleurs et autrement", conclut-elle.
Publié par Anne EVEILLARD