Faisant fi de l'indisponibilité des locaux du CFA de Cannes suite aux
fortes intempéries qui ont touché la Côte d'Azur, les membres de l'Association nationale
des professeurs de restaurant de CFA (ANPCR) ont souhaité manifester leur
soutien à leurs collègues de Cannes et ont organisé l'assemblée générale au
restaurant Airport de l'aéroport de Cannes-Mandelieu.
Le sujet le plus préoccupant pour les professeurs est la réforme du
brevet professionnel (BP) qui a suscité de nombreuses interrogations, sur le
contenu et l'évaluation de l'examen. Christian Cochonneau, responsable
de la formation cuisine au CFA de Blagnac, est intervenu pour expliquer le
cheminement du nouveau brevet professionnel. Contributeur dans la commission professionnelle
consultative en charge de la réforme, il a expliqué l'importance d'un
référentiel plus précis, d'une "lecture simpliste du brevet professionnel",
avec des références aux annexes permettant de compléter et d'expliquer au plus
juste les différentes évaluations. "Le BP datait de 1989, il était essentiel de le renouveler. Désormais, le BP va
travailler sur une situation professionnelle, pas sur une question type. Il
s'agit d'un mode d'évaluation par compétences", conclut Christian
Cochonneau. La réforme du CAP
devrait suivre celle du BP.
Des cours plus adéquation avec
les métiers
Plusieurs CFA ont déjà ajusté leur enseignement pour proposer des cours
plus en adéquation avec l'évolution des métiers. C'est le cas à l'Urma Nord-Pas-de-Calais
de Wattignies, dans lequel Laurent Ledet, professeur de cuisine, décrit
un travail en co-enseignement autour d'études de cas. Ce travail a révolutionné
la manière d'enseigner et la manière d'absorber les cours pour les apprentis. "Le
professeur crée un contexte et remet aux élèves un document de travail. Des
binômes travaillent sur l'étude de cas et ont trois semaines pour compléter le
dossier. Cela crée beaucoup plus d'échanges avec les élèves, pour qui il
a fallu un temps d'adaptation. La limite est parfois liée au degré d'immaturité
des élèves qui ont plus ou moins de facilité à oublier le système de cours
magistral où ils prennent des notes, mais cela permet une vraie transversalité
entre les métiers."
L'ANPCR a également accueilli la chef Nadia Sammut, venue
sensibiliser les participants à la cuisine libre, et notamment anti-allergènes,
qui peut être une valeur ajoutée et pas seulement une contrainte. "Il est
important d'avoir une réflexion sur le produit lui-même, pas sur la notion de
substitution",
explique-t-elle.
L'année 2016 sera une année riche pour l'association : les
30 ans de l'ANPCR, le renouvellement du bureau et 20e édition
du trophée qui se tiendra à Blagnac, "plus proche de la relation binôme
cuisine et service pour nos apprentis", décrit Bruno Treffel, président de l'association. S'il se prêt
à se représenter s'il le faut, il souhaiterait que du sang neuf rejoigne le
bureau pour assurer le renouvellement de l'association à l'avenir. Une
application devrait également voir le jour "pour apporter aux jeunes
l'avantage du réseau et des échanges avec les membres".
Publié par Vanessa GUERRIER-BUISINE