"Malgré une conjoncture économique en berne, un territoire réputé difficile pour promouvoir sa cuisine, et un calendrier de manifestations assez dense, le bilan de cette première édition de RestoNouvo est plutôt satisfaisant. En revanche, nous savons qu'il y a encore une marge de changements pour améliorer ce salon", souligne Xavier Fiquemo, l'organisateur de cet événement purement dédié à la restauration méditerranéenne, qui s'est tenu les 14 et 15 octobre au Dock des Suds, à Marseille, sous la présidence du chef Michel Portos. "Nous pensons avoir attiré 4 000 visiteurs [bilan non clôturé, NDLR], chiffre un peu en dessous de nos espérances, mais pour 86 exposants, cela reste positif", précise Xavier Fiquemo.
Conférences et démonstrations au programme
Le programme s'est voulu à taille humaine. Quatorze conférences ont été animées par Nicolas Nouchi (CHD Expert) autour de sujets d'actualité parmi lesquels la formation en restauration. La table ronde est unanime : "le secteur CHR manque de main-d'oeuvre et a du mal à recruter". Comment et où trouver son personnel ? "Pôle emploi n'a pas la qualification, ni les connaissances du secteur pour recruter", répond d'emblée Jean-Pierre Ghiribelli, président de l'Umih 83). Et Jean-Pierre Chedal, président des restaurants du Synhorcat, d'ajouter : "Les organisations professionnelles ont mis en place des sites internet. Ces plateformes de liaison allient l'offre et la demande. Il ne faut pas oublier les chambres de commerce qui font des efforts considérables". En qualité de présidente de l'Aflyht, Agnès Vaffier a le recul nécessaire sur ce qui se passe réellement entre l'école et l'entreprise : "Il faudrait tout d'abord que l'employeur fidélise, conserve ses apprentis par exemple. Quoi qu'il en soit, le site de L'Hôtellerie Restauration propose un panel important d'offres du secteur CHR en France et à l'étranger." Quant à Jean-Louis Ivaldi, chef de travaux au lycée hôtelier de Marseille, il a dernièrement réalisé un sondage pour son établissement qui indiquait que "50 % des apprentis et jeunes avaient changé de secteur cinq ans après avoir obtenu leur diplôme. Sûrement par manque de fidélisation ou d'opportunités de carrière". Un professionnel n'a pas manqué de souligner qu'il ne fallait pas mettre de côté les emplois saisonniers (été comme hiver). Et d'avancer : pourquoi ne pas créer des contrats d'apprentissage saisonniers pour les jeunes qui apprécient ce mode de vie ?
Le Carré des chefs a également vu défiler plusieurs démonstrations de chefs de deux associations partenaires de RestoNouvo : Gourméditerranée et Maîtres restaurateurs. Cette dernière recense 2 700 Maîtres restaurateurs à ce jour - le seul titre reconnu par l'État - dont 1 000 adhérents (ayant payé une adhésion de 150 €). Ils ont édité leur tout premier guide et comptent arriver à "3 000 Maîtres restaurateurs d'ici fin 2013". Enfin, le Leaders Club a tenu en parallèle son événement annuel 'Premières visions' avec divers intervenants du secteur. Une seconde édition de RestoNouvo est prévue à la mi-septembre 2014, toujours au Dock des Suds à Marseille, mais cette fois sur "une durée de trois jours pour toucher les professionnels de la collectivité le mercredi".
Publié par Hélène BINET