Page 19 - L'Hôtellerie Restauration No 3312

34
Œ WK\WJZM
Œ6ˆ
Vie professionnelle
Les perspectives pour 2013 inquiètent
Grand Rivière
Les membres du syndicat se sont réunis le lundi 15 octobre, à l’initiative du
président de l’Umih 39, Patrick Franchini. Ils ont pu échanger sur leurs contraintes quotidiennes
et sur les sujets chauds du moment, avec notamment Thierry Grégoire, président national des
saisonniers de l’Umih, et Richard Millerand, président de l’Umih de la Haute-Saône.
Assemblée générale de l’Umih 39 :
la profession refuse d’être stigmatisée
P
atrick Franchini
,
président de
l’Umih 39, a convié ses adhérents
le 15 octobre dernier dans le Haut-
Jura, sur les bords du lac de l’Abbaye, à
Grande-Rivière. De l’eau et des sapins
à perte de vue, la beauté d’un paysage à
peine troublé par l’homme. Le lac, l’un
des rares privés de France, conserve
une douceur toute naturelle. Seules
quelques bâtisses, deux hôtels et trois
gîtes, construits par leurs propriétaires,
la famille
Piot
,
nichent sur la rive.
Un lieu propice à la méditation. Pour
les membres du syndicat, l’occasion
d’échanger, en prenant le temps
d’évoquer au cas par cas les contraintes
du quotidien. Une première réunion
le matin, en petit comité, ayant pour
objets le paracommercialisme et les
salariés saisonniers, ouvrait les travaux.
Aux côtés du jurassien,
Thierry
Grégoire
,
invité d’honneur, président
national des saisonniers de l’Umih,
et
RichardMillerand
,
président
de l’Umih de la Haute-Saône, venu
en voisin. Trouver du bon personnel
saisonnier est compliqué. Dans la salle,
les avis sont partagés : en été, certains
préfèrent embaucher des étudiants, non
qualifiés mais plus souriants…D’autres
s’inquiètent de l’érosion du nombre
des saisonniers professionnels :
les
meilleurs préfèrent aller travailler en
Suisse”.
Thierry Grégoire, qui parcourt
les territoires, plaide pour une mise
en commun des moyens et des idées,
même si chaque département est
différent”.
Le représentant de la rue
d’Anjou est aussi là pour batailler contre
l’économie souterraine”
,
notamment le
paracommercialisme. Pas facile lorsque
celle-ci prend la forme d’une association
dont les membres sont également vos
clients.
Vous devez monter au créneau. Il
n’est pas normal que les maires délivrent
à tour de bras des autorisations de débits
de boissons temporaires. Ils se plaignent
de lamort lente de leur commune et font,
dans le même temps, tout ce qu’il faut
pour tuer le café du village, pour détruire
le dernier commerce de proximité”
,
insiste Thierry Grégoire. L’homme pilote
également depuis trois ans le dossier
des rythmes scolaires.
C’était dans
les tablettes de l’ancien gouvernement,
sans plus. Le nouveauministre de
l’Éducation nationale,
Vincent Peillon
,
a ouvert les discussions. Ce qui est acté,
c’est la demi-journée supplémentaire de
travail le mercredi. Pour l’instant, les
vacances de Noël et les zonages de février
et d’avril sont conservés. Si cela devait
bouger, cela tuerait lamontagne ! Quant
aux vacances d’été, nous serions, nous,
favorables à un zonage qui permettrait
d’allonger la période, d’avoir moins de
pics de circulation et moins de pression
sur les prix.”
DES OTAGES SUSPENDUS À UNE
DÉCISION PARTISANE”
L’après-midi, les travaux ont continué
en séance plénière. Le maire de
Grande-Rivière, le sous-préfet ou
encore le sénateur
Gérard Bailly
ont répondu à l’invitation. Dans son
rapport moral, Patrick Franchini
constate à propos de la TVA :
Nous
sommes des otages suspendus à une
décision partisane, nous sommes des
citoyens et des chefs d’entreprise qui
donnons de la plus-value à l’économie
française et sans délocaliser.”
La
profession, plongée dans l’incertitude,
en a ras-le-bol d’être montrée du
doigt. Et on la comprend.
Combien
d’entre-nous ont augmenté leurs tarifs
depuis trois ans ? Personne ! Malgré
l’augmentation régulière des matières
premières (…). Alors que l’on parle tous
les jours de vagues de licenciements,
notre filière agit au quotidien pour
favoriser et maintenir l’emploi. Nous
sommes, malgré tout, leader en matière
de créations d’emplois. Pourquoi veut-
on détruire tout un pan de l’économie ?
Par les temps qui courent, ce n’est pas
rien d’avoir sauvé 25 000 entreprises
et 100 000 emplois. Demain, la perte
risque d’être considérable…”
L’année
2013
inquiète, après une année 2012, il
est vrai, particulière…Dans le Jura, la
baisse du ticket moyen est omniprésente
et l’attentisme électoral a été suivi
d’une piètre météo. La difficulté, pour
la moitié des hôtels, c’est aussi la mise
en conformité aux normes de sécurité
incendie. Il y a autant d’avis favorables
que défavorables : 46,94%d’un côté et
de l’autre. Le responsable des pompiers
présent pondère la donne :
Les avis
défavorables vont évoluer en fonction
des échéanciers et de l’avancée des
travaux.”
Concernant le classement, les
deux étoiles qui passent en catégorie
trois étoiles se retrouvent face à une
nouvelle clientèle plus exigeante…Des
difficultés pratiques en découlent.
Le positionnement est extrêmement
important”,
reconnaît
Anne-Laure
Cotte-Bouteillat
,
du comité
départemental du tourisme (CDT)
Jura, d’où la nécessité de faire appel aux
services et aux aides financières mis en
place par le département et la région
pour mener à bien le classement. Dans
un autre registre, plus souriant et plus
gourmand,
Jérôme Ramousse
est le
dernier Maître restaurateur en date à
avoir reçu sa plaque.
Nous devrions
bientôt arriver à vingt-deux Maîtres
restaurateurs dans le Jura”
,
se félicite le
président de l’Umih 39.
SYLVIE SOUBES
De gauche à droite :
Joël Bourgeot
,
sous-préfet,
Patrick Franchini, Thierry Grégoire, Michel Chamouton
,
président du comité départemental du tourisme, et le sénateur
Gérard Bailly
.
Conférence avec la presse locale pour
Thierry Grégoire, Patrick Franchini
et
Richard Millerand
.
Un nouveau mod
Jean-Luc Madec, président de
rejoindre la confédération, afin
La CPIH bien d
L’Hôtellerie Restauration :
Vous
venez d’adresser un courrier à tous les
professionnels d’Île-de-France, dans
lequel vous les invitez à rejoindre la
CPIH. Dans quel esprit effectuez-vous
cette démarche ?
Jean-LucMadec :
La Confédération
des professionnels indépendants de
l’hôtellerie (CPIH) représente les
cafetiers, hôteliers, restaurateurs et
discothécaires ayant un point commun :
leur indépendance. La CPIH est
reconnue par les pouvoirs publics et sa
signature est respectée par l’ensemble des
partenaires sociaux. La France est
aujourd’hui dans une situation
économique, politique et sociale très
préoccupante. Les crises qui s’accumulent
conduisent les entrepreneurs de notre
Jean-Luc Madec :
Il est temps maintenant
que nos confrères comprennent que, sans
un contre-pouvoir représentatif puissant, ils
n’ont aucun moyen de faire entendre leurs voix
d’indépendants.”
Un rendez-vous t
Niort
Organisé sur quatre jours,
vient de fermer ses portes s’est
Clap de fin pour le
l’hôtellerie
L
a 11
e
édition du Carrefour des métiers
de bouche a rassemblé professionnels
et grand public sur 15 400 m
2
.
Pas de changement sur la répartition
du salon en trois pôles, le village des
professionnels, le village des métiers et
le village des saveurs, ces deux derniers
étant accessibles à tous. Le principe de la
gratuité de l’entrée est aussi maintenu.
Et
nous souhaitons continuer,
assure
Claude
Guignard
,
président de la manifestation,
parce que cela permet à des familles qui
n’ont pas les moyens de venir en payant,
de voir, de goûter, de toucher et surtout de
se renseigner. Nous nous sommes aperçus,
avec le CFA des Deux-Sèvres, que l’année
qui suit le Carrefour, 5 à 7 % d’élèves
supplémentaires viennent s’inscrire.”
Ce rendez-vous se veut aussi tourné vers la
convivialité avec de nombreux événements.
Trois nouveautés auront marqué l’édition
2012 :
le concours national des Jeunes
Espoirs et Chefs charcutiers-traiteurs,
qui s’est déroulé pour la première fois