4
WK\WJZM
6
L’actualité
5,5
M€ ont été investis
Après leur restaurant Bon, Philippe et Fabienne Amzalak ont réitéré leur collaboration avec le designer Philippe Stark pour créer
un nouveau lieu élégant et décontracté aux portes de Paris, au cœur du marché aux puces de Saint-Ouen.
Ma Cocotte
au milieu des Puces
P
remier marché d’antiquités du monde, avec
2 500
stands sur 3 hectares où les badauds se
mêlent aux véritables amateurs de chine, les Puces
de Saint-Ouen (93) sont aujourd’hui classées,
au même titre qu’un monument, sous l’appellation
‘
zone de protection du patrimoine architectural,
urbain et paysager’. Dans cet univers à part, l’offre
de restauration est présente, mais pour le gérant
(
société Accessite), elle doit être dynamisée.
Philippe
et
Fabienne Amzalak
,
déjà propriétaires
du restaurant parisien Bon, se voient proposer un
terrain constructible et un immeuble
adjacent, entre les marchés Serpette
et Paul Bert. Janvier 2011, le couple
procède au rachat et élabore son projet
avec le designer
Philippe Starck
.
Cela
passe par la construction d’un nouveau
bâtiment relié au premier, qui s’intègre
parfaitement dans l’environnement
afin d’accueillir un restaurant de 250
couverts, le tout pour un investissement
de 5,5 M€. L’ouverture a eu lieu début
octobre.
“
Ma puce, mon lapin, ma biche,
mon chou, ma caille, ma cocotte…”,
c’est
la première chose que lit le client en
découvrant la carte. Cette cocotte-là
n’a rien à voir avec la marmite en fonte ; le nom du
restaurant joue clairement sur l’affectif. Ces petits mots
doux sont repris sur quelques éléments de vaisselle,
et un
“
merci ma poule”
qui sera glissé avec l’addition.
Ma Cocotte relève de la cantine chic, sur deux étages
et avec deux terrasses (100 couverts sur les 250 de
l’établissement). Mêlant le loft d’esprit industriel et le
chic décontracté de la côte est américaine, Philippe
Starck a imaginé un lieu lumineux, ouvert, où les murs
en bois blond ou laqué côtoient ceux en béton banché
ou en briques. Il a concocté un savant mélange de
meubles éclectiques, neufs voire réalisés sur mesure
ou chinés sur place, d’origines et d’époques différentes,
comme les objets qui ponctuent l’espace.
“
Un lieu
chaud par ses cheminées et sa cuisine (…), fertile par
toutes ses surprises cachées ou montrées sur ou dans les
murs. Ont-ils oublié de peindre les chaises ? N’avaient-
ils assez d’argent pour que les lampes et les couverts
soient assortis ? Chez Ma Cocotte, tout est question sans
réponse”
,
assume le designer.
La cuisine à elle seule vaut le détour. Selon les desiderata
de Philippe et Fabienne Amzalak, elle est imposante,
design et entièrement ouverte.
“
Nous avons
déjà des retours satisfaits des clients qui
apprécient de voir ce qui se passe en cuisine
du point de vue de l’hygiène”
.
La brigade mise
en place par
Yannick Papin
,
en poste au Bon
et qui supervise Ma Cocotte, se compose de
28
personnes, avec
DamienRonda
comme
chef de cuisine. Une trentaine de salariés
ont été recrutés pour la salle. Les vins (plus
de 200 références) ont été sélectionnés par
le chef sommelier
Armel Cousin
(
www.
levinfacile.com).
UN TICKET MOYEN À 35 EUROS
Dans l’assiette, pas d’ambition étoilée,
mais
“
une cuisine simple avec de bons
produits”
:
poulet fermier ou côte de bœuf
à la broche, cheeseburger, cabillaud vapeur
sauce vierge, macaronis cœurs d’artichauts
et citrons confits…
“
Nous sommes
volontairement dans un créneau
très accessible avec un ticket moyen
à 35 € midi et soir. Nous avons une
formule à 24 € au déjeuner avec
entrée + plat ou plat + dessert avec
une demi-bouteille d’eau ou un
verre de vin ou une bière pression
et un café”
,
explique Fabienne
Amzalak. À la carte également, une
offre ‘apéro’ avec des assiettes et des
apéritifs à partager : terrine maison et saucisson (18 €),
bloc de foie gras et pain de campagne grillé (27 €),
caviar et pain de campagne (de 145 € la boîte de 50 g
à 720 € celle de 250 g).
Côté boissons : des cocktails en carafe d’un litre, avec
ou sans alcool.
“
Nous voulons accueillir les clients
comme à la maison. Notre philosophie, c’est
la gentillesse du service”,
souligne Fabienne Amzalak.
“
C’est un projet ambitieux. Il faut être grand avec un
grand comme Philippe Stark
,
sourit Philippe Amzalak.
Nous avons été soutenus par la mairie de Saint-Ouen
et les Bâtiments de France.
Il faut dire aux clients qu’en
venant ici ils trouveront quelque chose d’exceptionnel,
mais pas prétentieux ni people. Le vrai pari, c’est de
faire vivre le restaurant le soir en semaine. Le midi, il y
a des entreprises et tous ceux qui travaillent aux Puces.
Le week-end, évidemment, il n’y a aucun problème.”
Ouvert 7 jours sur 7, de 8 heures à 23 heures, le
restaurant dispose d’un voiturier et d’un parking de
120
places. Des soirées à thème seront mises en
place et les demandes de privatisations affluent. Ma
Cocotte doit maintenant prendre son envol. Philippe
et Fabienne Amzalak sont confiants et doivent faire
face à une seconde ouverture dans les mois à venir : un
restaurant à Beaugrenelle, dans le XV
e
arrondissement
de Paris. Les démarches, autorisations en tout genre
et travaux ajoutent au suspense. L’inauguration est
prévue en juin 2013.
NADINE LEMOINE
Ma Cocotte
eì
ì69)ì()7ì 37-)67ìeì
ì %-28O 9)2ì
eì 0@ìBì ì
ì ì ì
ìe
Philippe
Starck
a
concocté
unmélange
de meubles
éclectiques,
neufs voire
réalisés
sur mesure
ou chinés
sur place,
d’origines et
d’époques
différentes.
Philippe
et
Fabienne Amzalak
:
“
Il faut dire
aux clients qu’en venant ici ils trouveront
quelque chose d’exceptionnel, mais pas
prétentieux ni people.”
Le designer
Philippe Starck
voulait faire du
restaurant Ma Cocotte :
“
un lieu chaud par
ses cheminées et sa cuisine (…), fertile par
toutes ses surprises cachées oumontrées
sur ou dans lesmurs”.
© ELODIE GRÉGOIRE
© MA COCOTTE
© MA COCOTTE