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Deux tranches de travaux de 25 M€
Alfortville
Racheté par le groupe Huatian en 2010, l’hôtel en forme de pagode souhaite se repositionner dans la catégorie
haut de gamme.
Chinagora, une renaissance en hôtel 4 étoiles
S
ur l’enseigne de la grande pagode
Chinagora, située en front de Seine,
est désormais inscrit Huatian
Chinagora, le nom de son nouveau
propriétaire qui en exploitait déjà le
fonds depuis 2010. Le groupe Huatian
Hotel Group Ltd souhaite faire de
cet établissement son hôtel phare à
Paris. Originaire du Hunan, ce groupe
possède ou gère 60 hôtels en Chine
en catégorie 4 et 5 étoiles, une agence
réceptive à Wuhan (province du Hubei)
et possède également une branche
industrielle spécialisée dans les circuits
électroniques. En reprenant en mandat
de gestion l’hôtel Chinagora à Paris,
Chen Jiming
,
président de Huatian
Hotel Group Ltd, exporte pour
la première fois son savoir-faire à
l’étranger. Un savoir-faire reconnu
puisque le groupe est désormais classé
parmi les 300 plus importants au niveau
international.
S’appuyant sur cette notoriété, Chen
Jiming entend faire de cet établissement
la vitrine de l’hospitalité et de la
gastronomie chinoise en France :
“
Nous souhaitons monter en gamme en
apportant le confort et le service attendu
dans les catégories les plus élevées”
,
a-t-il
déclaré. Un vrai challenge pour ce
complexe de 12 400m
2
pour 44 000m
2
habitables, répartis sur cinq bâtiments,
avec jardin intérieur de 200m
2
.
Créé
en 1989, le bâtiment devait être mis
aux normes. Pour atteindre l’objectif
du haut de gamme, le groupe chinois
a lancé en 2012 une première tranche
de travaux pour la somme de 25M€.
Le restaurant Hunan de 144 places
assises et ses cuisines font partie de
cette première tranche. Un nouveau
chef venu de Chine et sa brigade de
20
personnes vont désormais servir une
cuisine gastronomique traditionnelle
chinoise. Six petits salons privés ont été
créés. Ils peuvent recevoir entre 10 à
20
personnes, avec salles d’eau privatives
et cuisine dédiée à l’étage. Dans cette
première tranche de travaux figurent
aussi les rénovations de la salle des
banquets et d’une partie des chambres,
avec la création de quelques juniors
suites. L’ensemble, destiné à une clientèle
mixte, chinoise et européenne, est d’allure
très contemporaine mais empreint de
culture chinoise au travers des tissus (soie
par exemple), des meubles, des dessins
stylisés inspirés par les idéogrammes
et des tableaux illustrant les différentes
provinces de Chine dans les salons.
En revanche, les tons de beige, d’ivoire
et d’acajou sont loin des couleurs
traditionnelles, rouge et or.
CRÉATION D’EMPLOIS
Une deuxième tranche de travaux,
d’un montant équivalent, débutera
début 2013 afin de rénover l’ancien
centre commercial et de créer des suites
royales et une salle polyvalente. Le
jardin, devenu un lieu mythique pour
les mariages, sera lui aussi repensé. La
rénovation de Chinagora et sa montée
en gamme ont également permis
de nombreuses embauches : l’hôtel
comptait 30 salariés en 2010 et 80
aujourd’hui. Il envisage de recruter d’ici
à deux ans une centaine de personnes
pour répondre au souci constant du
président
“
d’élever le standing de l’hôtel”
.
Chen Jiming mise sur la progression de
la clientèle individuelle (elle représente
aujourd’hui entre 5 et 10 %). Il estime
qu’à terme elle devrait être aussi
importante que la clientèle de groupes.
Par ailleurs, il souhaite faire venir
plus d’Européens, à l’hôtel comme au
restaurant.
Si Chinagora est une première
expérience en dehors de la Chine,
l’ambition de Chen Jiming ne s’arrête
pas là
. “
En France, nous aimerions avoir
un établissement dans le centre de Paris
ou à Cannes. En Europe, nous visons
d’abord l’Italie ou la Belgique.”
Mais
rien n’est joué. Le président de Huatian
examine tous les projets :
“
Qu’il s’agisse
de l’achat pur et simple d’un hôtel ou
de la reprise en gestion d’un bâtiment
existant, tout est possible. Il suffit de
s’entendre sur les conditions.”
ÉVELYNE DE BAST
Chinagora
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e
L’actualité
Le président
du groupe
Huatian
Hotel Group
Ltd,
Chen
Jiming
.
Des bilans contrastés
Le mois d’août a été meilleur que celui de juillet pour l’hôtellerie française. Les destinations ayant une forte capacité à attirer
une clientèle d’agrément ont tiré le marché vers le haut.
Baromètre Deloitte-InExtenso : août sauve une piètre saison estivale
J
uillet avait lancé de façon morose la saison estivale,
août l’a sauvée mais malheureusement pas partout.
Qui plus est, le retour de la fréquentation s’est fait
avec une grosse pression sur les prix moyens. La Côte
d’Azur est sans conteste la destination qui a le
plus profité du mois d’août. L’occupation y est en
progression et s’accompagne d’une hausse des
prix moyens, surtout dans le haut de gamme et
les établissements de grand luxe. Les prix moyens
affichent des croissances allant de 6 % à 12 %. La
destination a bénéficié d’unmois d’août ensoleillé et
d’un véritable retour des clientèles internationales.
Cannes et Monaco ont pleinement profité du retour
de ces clientèles. Le cumul des mois de juillet et août
permet à la Côte d’Azur d’afficher une progression de 5 à
6%
du chiffre d’affaires hébergement.
DE FORTES DISPARITÉS EN PROVINCE
À Paris, les hôtels haut de gamme et de grand luxe
affichent des progressions de l’occupation pouvant
avoisiner + 10%. Cette augmentation s’est toutefois
accompagnée d’une détérioration des prix moyens,
d’environ 4% sur ce marché. La situation se trouve
inversée et s’est révélée beaucoup plus difficile pour
les hôtels économiques et de milieu de gamme. Le
profil très différent des mois de juillet et août aboutit à
une saison estivale mitigée qui se clôt sur des chiffres
d’affaires hébergement en hausse de 2 à 4%.
La province est sans conteste le territoire qui a le
plus souffert en août. L’occupation est en retrait dans
quasiment toutes les catégories, seule l’hôtellerie
économique parvient à stabiliser sa fréquentation.
Les prix moyens ont, certes, eu tendance à
progresser mais pas suffisamment pour compenser
la baisse d’activité. Deux types d’agglomérations
ont cependant tiré leur épingle du jeu. Les villes
du Nord de la France semblent avoir bénéficié des
retombées des Jeux olympiques de Londres. Le
Havre, Lille, et Rouen affichent ainsi des résultats
en nette progression. D’autre part, les villes du Sud
et les destinations ayant un fort positionnement
sur le segment du tourisme d’agrément (Aix-en-
Provence, Cannes, Dijon, Montpellier) ont enregistré
de bonnes performances. Le bilan estival - juillet et
août - de l’hôtellerie de province n’est toutefois pas
reluisant avec des chiffres d’affaires hébergement en
recul de 2 à 3 % selon les catégories.
DONNÉES MENSUELLES AOÛT 2012
Grand luxe Haut de gamme
Milieu de gamme
Économique
Super-économique
TO 2012
78,7%
72,7%
67,0%
64,8%
72,6%
%6@
ì^2O
4,7%
1,7%
- 3,8%
1,5%
- 4,0%
RMC 2012
407
€
177
€
93
€
60
€
42
€
Var. /n-1
3,0%
0,0%
1,2%
- 1,3%
1,5%
RevPAR 2012
320
€
129
€
62
€
39
€
30
€
Var. /n-1
7,8%
1,7%
- 2,7%
0,1 %
- 2,6%
Définitions
TO =Taux d’occupation
RMC = Recette moyenne par chambre louée
RevPAR = Revenumoyen par chambre disponible
