Page 4 - L'Hôtellerie Restauration No 3318

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L’actualité
Dans une période difficile
Dijon
Depuis lundi 26 et jusqu’au jeudi 29 novembre, les adhérents de l’Umih sont en congrès national dans la cité des ducs de
Bourgogne. Le syndicat retrousse ses manches et plaide en faveur de la resyndicalisation du secteur auprès de ses troupes.
Plus forts ensemble, l’Umih appelle à la mobilisation
L
e soixantième congrès de l’Umih
est un appel à la mobilisation :
pour la défense des entreprises,
la pérennité de la restauration
traditionnelle, la transmission, les
emplois.
Il est important de faire
comprendre aux professionnels la
nécessité d’être solidaires”,
insiste
RolandHéguy
,
président confédéral.
Comme il est essentiel de leur donner
de nouvelles clés. En amont du rendez-
vous, désormais, des cycles de formation
spécifiques sont prévus pour les élus.
Ils portent sur le réseau Umih, le rôle
d’un élu, la manière de communiquer
ou encore la construction de nouveaux
partenariats. Lundi 26, la première
session portait sur les responsabilités.
Mardi 27 au matin,
Hervé Bécam
,
vice-
président national, présentait les outils
de ‘resyndicalisation’ issus des assises de
l’Umih, qui ont eu lieu fin juin à Paris.
FIDÉLISER ET RECRUTER”
Le syndicat et ses 106 bureaux
en France revendiquent un large
rayonnement représentant la diversité
des métiers. Roland Héguy croit
dans
l’action collective”
et, selon lui, l’Umih
doit aller plus loin et plus vite : plus
d’adhérents, plus de communication.
Un guide de campagne a été rédigé.
Une cellule de suivi a été constituée
autour d’Hervé Bécam et
Philippe
Delterme
,
directeur général de
l’Umih.
Cette cellule permettra de
répondre à toutes les questions des
bureaux départementaux sur les
nouveaux outils mis à leur disposition
pour fidéliser et recruter”
,
deux mots
d’ordre pour 2013. Elle fera remonter
les initiatives, les besoins identifiés,
les difficultés. Cette campagne de
resyndicalisation est associée à la
constitution, dans le courant de l’année
prochaine, d’un fonds de péréquation
interne, réservé aux départements les
plus fragiles en termes de ressources.
Ceux-ci bénéficieront en outre de
la création d’une équipe dédiée,
la
Brigade de l’union”,
dont la mission sera
d’aller sur le terrain.
Elle sera actionnée
sur sollicitation des départements ou
des régions afin de mobiliser au mieux
les forces locales.”
Son intervention
sera
pragmatique, souple et réactive”,
promet-on. L’Umih réfléchit
parallèlement à des
packs adhésion-
formation plus attractifs”,
avec son
organisme de formation, présidé par
Michel Bédu
.
Dans la boîte à outils
encore, une plaquette de présentation
de l’Umih, un dépliant commercial
sous la bannière
Plus forts ensemble”
,
dans lequel sont résumées les raisons
de rejoindre le syndicat et le guide de
l’adhérent, qui détaille les enjeux et les
victoires. On y présente les branches, ce
qui se révèle utile, toutes les fédérations
ayant modifié leurs dénominations. Il
existe désormais Umih restauration,
présidée par
Hubert Jan
,
Umih
hôtellerie française, sous la houlette de
Laurent Duc
,
Umih cafés, brasseries,
établissements de nuit, dirigée par
Laurent Lutse
,
et Umih saisonniers,
emmenée par
Thierry Grégoire
.
L’Umih met en avant sa capacité à
conseiller le chef d’entreprise dans sa
gestion quotidienne, à le faire bénéficier
d’avantages économiques et de services,
à être ancrée de longue date auprès
des institutions et à être l’interlocuteur
privilégié des pouvoirs publics. Des
messages et une dynamique qui
doivent se diffuser dans les esprits et
les territoires. L’Umih est en
ordre de
marche”,
affirme avec vigueur son chef
de file. Le congrès de Dijon tombe, il est
vrai, dans une période compliquée.
LUTTER CONTRE LE FLÉAU
DU PARACOMMERCIALISME
Les priorités sont nombreuses. Parmi
elles, le paracommercialisme. Un
sujet récurrent qui prend de nouvelles
dimensions.
C’est un fléau que nous
dénonçons depuis longtemps mais qui
s’accélère aujourd’hui,
déplore Roland
Héguy.
À Paris, 20 000 appartements
privés proposent des séjours et nuitées,
[
d’autres] s’ouvrent à la restauration.
Dans le Nord, nous avons l’exemple
d’associations qui achètent sur facture
plus de 100 000 € de boissons et de
denrées alimentaires… Des montants
disproportionnés pour une simple
buvette ! Nous avons relevé près de 80 %
de chambres d’hôte non déclarées dans
certaines zones. On tombe presque dans
le commerce illégal. C’est une concurrence
insupportable pour notre secteur et
une perte de rentrées incontestable
pour Bercy.”
Toujours dans les objectifs
2013,
les dirigeants de l’Umih veulent
trouver le moyen de différencier, aux
yeux des clients et consommateurs, la
restauration
choisie”
de la restauration
pratique”.
La première notion recouvre
les établissements dont les équipes
travaillent le produit du début à la
fin et qui ont une masse salariale qui
dépasse les 40 %.
Un chiffre qui tourne
autour de 20 % dans la restauration
industrielle”
,
rappelle Roland Héguy
qui évoque toutes les pistes possibles,
y compris la différenciation par le
taux de TVA. Va-t-on vers un titre
de Maître restaurateur plus sélectif ?
Peut-être. Pour les hôteliers, les
chantiers portent naturellement sur
l’accessibilité - l’échéance approchant,
l’assouplissement des textes par la
mutualisation de l’offre est envisagé -,
et les sites d’opinion sur internet :
Les
deux tiers des avis sont faux. On ne peut
pas laisser dire tout et n’importe quoi. La
moralisation d’internet s’impose”,
pour
le syndicat de la rue d’Anjou dont le tir
est aussi dirigé contre les commissions
des opérateurs en ligne.
La désertification du monde rural,
la disparition des cafés préoccupent
également les instances de l’Umih.
Avant,
constate
Patrick Jacquier,
président de l’Umih Côte-d’Or,
les
jeunes se retrouvaient au bistrot.
Maintenant, ils s’appellent sur leur
portable.”
Le café doit se réinventer. Le
service est également listé au répertoire
des urgences.
Le service,
regrette
Roland Héguy,
c’est seulement un job.
Être serveur, c’est [considéré comme]
dégradant en France. Nous devons
le professionnaliser, faire de ce poste
un expert en goût, en connaissance
des produits, un vendeur dans le
sens noble…”
Ce congrès, qui se tient
jusqu’au jeudi 29 novembre dans la
cité des ducs de Bourgogne, restera
sans doute marqué par l’intensité de
ses travaux et de ses débats. Dijon, a
souligné le président de l’Umih 21 dans
son discours d’ouverture, est une ville
attractive, résolument tournée vers
l’avenir”.
On y parle culture, histoire,
patrimoine culinaire, viticulture,
tourisme... La Côte-d’Or est aussi
un département syndicalement très
performant. Patrick Jacquier sait qu’il
faut, pour avancer,
conjuguer les points
de vue”
et en faire valoir
la synthèse aux
ministères concernés, aux représentants
des administrations et de l’État”
.
Donner
ou redonner soif d’entreprendre, dans
une conjoncture incertaine, tel est le
challenge de l’Europe, de la France et de
l’Umih.
TEXTE : SYLVIE SOUBES
VIDÉO : CÉCILE CHARPENTIER
Retrouvez
le Congrès
de l’Umih
en vidéo avec le mot-clé
RTR324792
sur le moteur de
recherche de
ou avec le QR code ci-contre
De gauche à droite :
Patrick Jacquier
,
président de l’Umih 21,
Roland Héguy
,
président confédéral de
l’Umih, et
Hervé Bécam
,
vice-président confédéral.
Mobilisons-nous !”
L’Umih lance
un appel à la
resyndicalisation.
Les congressistes dans le hall du palais des congrès de Dijon.