Grand
Prudence
Publié la semainedernièredans l’indifférencegénérale, l’indice Inseedumois
de juindevrait pourtant éveiller l’intérêt des observateurs attentifsde la vie
économiquenationale, et plus encoredes acteursde l’activité touristiquedont
on (re)connaît enfin le rôle fondamental dans l’équilibredes comptes extérieurs
et l’emploi dans l’Hexagone.
Or, l’évolution des prix dans le secteur de ‘l’hôtellerie restauration cafés’,
pour reprendre la nomenclature de nos statisticiens nationaux, apporte
un sérieux bémol aux adeptes d’un optimisme béat.
Justequelques chiffres (c’est lamoindredes choses) pour situer cequi
risquededevenir unproblèmeaux yeuxdespouvoirspublicsplus attentifs
auxmouvementsde l’opinionqu’à la réalitédes entreprises : en juin, l’indice
global desprix à la consommationaaugmentéde0,2%par rapport àmai,
de0,1%sur les3derniersmois, et de0,9%sur les 12derniersmois.Dans
lemême temps, l’indicede laprofessionaévoluéde+ 1,1%en juin,de0%
sur les3derniersmois et de+2%sur les 12derniersmois.C’est cette
contre-performancequi risquedeposer problèmedans les relations entre
laprofessionet lespouvoirspublics si d’aventure (mais lepiren’est jamais
sûr), il venait à l’esprit du législateur de suivre lesdernièresdéclarationsdu
président de laRépublique sous les frais ombragesduparc élyséenqui nous
abenoîtement annoncé
“
qu’en2014, il n’y aura de hausses d’impôts que si
elles sont absolument indispensables”.
Au regardde l’état denos finances
publiques,pasbesoind’êtreagrégéd’économiepour envisager effectivement
“
d’indispensables hausses d’impôts”
l’anprochain.
Or, si la créativité fiscale est inépuisable au pays de Descartes, le bon
sens ne préside pas toujours aux décisions les plus inattendues.
Bonnombredeparlementaires,pas forcément dans lamajorité, ne voient
aujourd’hui aucun inconvénient àune reconfiguration (ça fait plus chic) du
périmètrede laTVAà taux réduit.Et, suivez le regarddesdéputés, les secteurs
bénéficiairesd’uneTVAà taux réduit et générateursdehausses tarifaires
égales audoublede lamoyennenationale risquent fort de se retrouver sur la
sellette.
Invoquer ladéfensedupouvoir d’achat nepourra se fairequ’en faisant preuve
demodération sur lesprix.D’autant que la saisonestivalene s’annoncepas
catastrophique.
L. H.
L’édito
R]QTTM\
6
En bref
“
Une aventure humaine exceptio
Depuis fin 2010, le chef de l’Hostellerie de plaisance à Saint-Émilion -
dans une émission diffusée sur M6.
Philippe Etchebest
Légion d’honneur : la promotion du 14 Juillet
À l’occasion de la promotion du 14 Juillet
de la Légion d’honneur,
Régis Arnoux
,
p.-d.g. de la société CIS (hôtellerie et
restauration sur sites isolés) a été élevé au
rang d’officier.
Thierry Marx
,
chef 2 étoiles
Michelin
au Sur mesure (hôtel Mandarin
Oriental à Paris, I
er
),
a été fait chevalier,
de même qu’
Isabelle Decaillot
,
directrice
générale de Pierre & Vacances conseil
immobilier.
L’Hôtel de Crillon bientôt sous enseigne Rosewood
L’Hôtel de Crillon
(
Paris, VIII
e
),
actuellement fermé
pour deux ans de
travaux, va passer sous
enseigne Rosewood.
Le propriétaire de
l’hôtel - racheté en
2010
à Starwood
Capital pour 250 M€ -,
membre de la famille royale saoudienne, possède déjà un hôtel géré
par Rosewood à Djeddah (Arabie Saoudite). L’enseigne, créée en 1979 à
Dallas et rachetée par la branche hôtelière d’un puissant conglomérat
hongkongais - le NewWorld Group - en juillet 2011, devrait donc
reprendre l’Hôtel de Crillon en mandat de gestion à partir du printemps
2015.
À la suite d’un accord spécifique passé avec la CGT, tous les
postes seront maintenus dans l’hôtel. Rosewood devrait également
ouvrir un établissement à Londres, en octobre 2013.
X. S.
C
auchemar en cuisine est un
programme qui plaît. Dans sa
version initiale, le Britannique
Gordon Ramsay
faisait de belles
audiences, mais les producteurs ont voulu
adapter le concept avec un chef français.
Lorsqu’il est contacté pour participer à
l’émission,
Philippe Etchebest
commence
par refuser. Il ne veut pas jouer un rôle et
se pose aussi la question de l’image que
l’émission pourrait donner de lui. Il se
méfie, mais il obtient de M6 la garantie
de pouvoir agir comme il l’entend, avec sa
sensibilité. L’homme, qui aime les défis, se
laisse finalement convaincre.
Deux ans et demi plus tard, Philippe
Etchebest a perdu son anonymat. Lors des
tournages en province, les fans se pressent.
L’impact de la télévision a été immédiat
(
on l’interpelle dans la rue, les clients
évoquent l’émission…), et avec le temps,
il est entré dans les foyers. Aujourd’hui, la
16
e
émission est en tournage dans le sud
de la France.
“
JE NE SUIS PAS UN MAGICIEN”
Chaque émission demande cinq jours
de tournage. “
Il faut compter deux jours
pour la remise en question, la ‘destruction’.
Je dois leur faire prendre conscience des
mauvais choix, réflexes ou comportements.
Ce n’est jamais facile. Il y a des résistances.
Je leur mets une énorme pression, ce qui
est très violent psychologiquement, mais
il faut en passer par là pour aborder
la phase de ‘reconstruction’
,
explique
Philippe Etchebest.
Évidemment, à la télé,
on ne voit pas l’intégralité des premières
48
heures. Les candidats pensent que cette
partie sera plutôt simple à traverser. Or,
quand ils la vivent, ils me disent tous que
cela a été beaucoup plus rude et compliqué
que prévu.”
Les candidats sont sélectionnés après un
audit. Ils ne doivent pas être en dépôt de
bilan ou déjà engagés dans une procédure
administrative ou judiciaire. Ils sont en
difficulté, mais les experts qui viennent
étudier leur cas doivent être persuadés
qu’ils ont une chance de redresser la
barre. Ensuite, des journalistes réalisent
les interviews sur l’entreprise telle qu’elle
fonctionne. Quand Philippe Etchebest
arrive, le tournage commence. “
Souvent,
l’équipe me dit que les comportements
changent quand j’arrive. Je sais qu’ils ont
confiance en moi, ils m’écoutent, mais je
dois faire très attention à les pousser sans
dépasser les limites de ce qu’ils peuvent
accepter. Il ne faut pas les braquer, mais les
aider à ouvrir les yeux pour progresser
.”
Destruction-reconstruction, l’approche est
la même pour chaque émission, “
mais les
histoires sont différentes et c’est toujours
une aventure humaine exceptionnelle
”,
glisse le chef au col bleu-blanc-rouge.
Les tournages ne sont pas de tout repos.
Philippe Etchebest se souvient de
moments émouvants mais aussi de grande
tension. Il a également un échec à son
actif. “
Une fois, j’ai dû renoncer. Malgré
tous mes efforts, la situation était bloquée.
PHILIPPE
ETCHEBEST,
PRÉSIDENT DU
SALON EXP’HÔTEL
BORDEAUX
Du 17 au 19 novembre 2013, le salon
des professionnels de l’hôtellerie et de
la restauration Exp’Hôtel reprend du
service, plus de dix ans après sa dernière
édition au parc des expositions de
Bordeaux (33). Beaucoup d’ambition
pour ce salon qui entend devenir le
rendez-vous du Sud-Ouest, avec une
extension vers le nord de l’Espagne.
Avec
Philippe Etchebest
,
ce sont tous
les chefs de la région qui se mobilisent
pour en faire une vitrine de leur travail.
Plus de 70 d’entre eux ont donné leur
accord pour participer aux animations,
aux démonstrations, à la création de
concours…Objectif : 25 000 visiteurs
pour la première édition.
Philippe Etchebest
:
“
Ce qui m’a le plus étonné,
c’est le nombre de collègues qui m’ont dit que
l’émission donnait une bonne image du métier.”