Page 30 - L'Hôtellerie Restauration No 3358

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Vins & Sommellerie
Les 12 élèves diplômés ont été félicités par
les représentants de l’appellation grignan-les-
adhémar.
À l’issue de sept épreuves
Fin septembre, en Italie et à Monaco, le candidat tricolore briguera
la succession de Paolo Basso, sacré en 2010 en Alsace.
Concours du Meilleur sommelier d’Europe : David Biraud
représentera la France
A
près la tenue du concours duMeilleur sommelier
du monde, organisé au Japon fin mars, et le
sacre du Suisse
Paolo Basso
,
c’est à sa succession
au niveau européen que s’est préparée l’Union de la
sommellerie française (UDSF). Trois candidats,
David
Biraud
(
Mandarin Oriental, Paris I
er
),
Romain Iltis
(
L’Arnsbourg, à Baerenthal) et
BenjaminRoffet
(
Le
Trianon Palace, à Versailles), ont participé à la sélection
du candidat tricolore. Une matinée très chargée en
épreuves, sept au total, qui ont permis d’établir une
hiérarchie. Remis de la légitime déception vécue à
Tokyo où il n’a pas atteint la finale, David Biraud a
prouvé qu’il n’avait rien perdu de sa motivation. Il a
donc gagné le droit de représenter l’UDSF.
Ce que j’ai
vécu à Tokyo n’est pas un échec mais une péripétie. Une
partie de ma préparation était très bonne, notamment
sur la gestion du stress et l’approche humaine face au
jury. Par contre, j’étais moins bien sur l’aspect théorique
et l’organisation face au chronomètre. C’est ce que je vais
faire évoluer au cours des prochaines semaines.”
Devant un jury qui comptait deuxMeilleurs sommeliers
dumonde,
Philippe Faure-Brac
et
Olivier Poussier
;
unMeilleur sommelier d’Europe,
ÉricDuret
;
un
Meilleur sommelier de France,
PhilippeNuswitz
;
et
unMOF,
Fabrice Sommier
,
Michel Hermet
,
président
de l’UDSF, a également invité les deux autres candidats
à assister au concours Europe pour s’imprégner de
l’atmosphère d’un grand concours international.
L’épreuve se déroulera en Italie et àMonaco à la fin du
mois de septembre.
JEAN BERNARD
Benjamin Roffet, David Biraud
et
Romain Iltis
briguaient le droit
de représenter la France.
Une vingtaine de dégustations par an
La promotion 2013, qui a quitté le lycée professionnel, était parrainée par l’appellation grignan-les-adhémar.
Trente ans de partenariat entre Inter Rhône et les élèves sommeliers
de Tain-l’Hermitage
P
ascal Bouchet
,
professeur de
sommellerie, le souligne :
les liens
qui unissent Inter Rhône et le
lycée professionnel de Tain-l’Hermitage
constituent
une longue histoire !”
Celle-
ci a débuté en 1981, lors de la mise en
place d’une formation au métier de
sommelier sous la forme d’un CAP en
deux ans. Le proviseur de l’époque,
Gérard-Jules Astier
,
en voulant
associer ce diplôme aux appellations
viticoles proches, a jeté les bases d’un
partenariat qui perdure depuis.
En
fait, il s’est rapproché d’Inter Rhône et
cet apport est pour nous très important,
poursuit l’enseignant
.
Un œnologue est
mis à notre disposition pour animer
des cours d’œnologie et de dégustation.
Ce partenariat nous met également en
relation avec l’ensemble des appellations
françaises et, une vingtaine de fois par
an, nous accueillons un animateur pour
une dégustation et un déjeuner en accord
mets et vins. Enfin, depuis 1983, chaque
promotion sortante est parrainée par
une appellation des Côtes du Rhône et
cette année, c’est Grignan-les-Adhémar
qui a récompensé les douze élèves qui
viennent d’achever leur formation chez
nous.”
Cette dernière a pour particularité
de s’étaler sur deux ans. À l’issue de la
première année, les étudiants ont leur
mention complémentaire en poche
mais tous peuvent profiter d’un contrat
de la région pour suivre une année
supplémentaire. Elle se partage de façon
égale entre le lycée, où sont notamment
dispensées 130 heures de cours en
anglais, et l’entreprise.
Ils ont plus de
temps pour affiner leur choix entre les
différents métiers du vin et, aujourd’hui,
90 %
des anciens élèves sont demeurés
fidèles à cette filière. Enfin, 40 % d’entre
eux travaillent à l’étranger.”
J. B.
Autour de Philippe Faure-Brac
Bassac
L’alcool charentais trouve aujourd’hui sa place
en apéritif ou dans les cocktails.
Les sommeliers charentais, promoteurs du cognac
L
es producteurs de cognac ont
rencontré les sommeliers charentais
dans les locaux du restaurant
L’Essille, à Bassac (24) pour leur faire
connaître leurs produits. L’opération
portée par le magazine
Sommeliers
International
regroupait ainsi plus de
40
professionnels autour de célébrités
comme
Philippe Faure-Brac
,
Meilleur
sommelier de France, ou
Nelson
Chow
,
président de l’Association
des sommeliers de Hong Kong. Ces
rencontres ciblaient principalement
le cognac et ses dérivés, en impliquant
dans sa diffusion et son utilisation ceux
qui conseillent les clients au restaurant.
Alors que disparaissent les digestifs de
fin de repas, l’alcool charentais vit une
nouvelle jeunesse puisqu’il est désormais
utilisé en apéritif et dans certains
cocktails, voire, comme c’est le cas en
Chine, servi en accompagnement des
repas.
TROUVER DE NOUVEAUX
DÉBOUCHÉS
Nous avons présenté des recettes locales,
telles que le cognac-Schweppes ou le
Summit, une recette promue par le BNIC
[
Bureau national interprofessionnel
du cognac]
,
résume
Laurent Ferron
,
sommelier à L’Essille.
Autour de notre
table, nous avons dégusté de nombreux
crus locaux, expliqué les qualités et leurs
possibilités, et proposé à nos confrères
d’en devenir les ambassadeurs. À eux
ensuite d’en parler avec les barmen
dans leur entourage, et de vendre
à leurs clients l’idée de consommer
différemment.”
Car le cognac, victime
de différentes crises liées à la
surproduction, de la diversification
des vignobles et de la désaffection
des consommateurs, doit se trouver
de nouvelles voies. Les rencontres
de Bassac pourraient être le premier
épisode d’une ère nouvelle, le choix
du site n’étant pas innocent : la
table réputée de la famille Ferron est
en elle-même bien connue comme une
vitrine de la viticulture cognaçaise.
Les sommeliers en deviendraient les
indispensables relais.
JEAN-PIERRE GOURVEST
Les sommeliers charentais. Aumilieu,
Laurent Ferron
et à sa gauche
Philippe
Faure-Brac
.
© L’ESSILLE