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Hôtellerie
De nombreux facteurs attirent les promoteurs qui préfèrent investir dans des résidences plutôt
que dans des hôtels. Le client, lui, n’est pas toujours conscient de ces différences entre les deux
offres. Si la concurrence est réelle, les modalités fiscales ne sont en aucun cas équitables.
L
a dernière résidence Clarion Suites a été inaugurée
à Cannes en mars dernier, à deux pas du Grand
Hyatt Cannes Hôtel Martinez. 114 chambres
et suites accueillent une clientèle qui ne fait plus
vraiment la distinction entre l’offre des hôtels et celle
des résidences hôtelières. La plupart des services
hôteliers y sont présents et kitchenettes et chambres
souvent plus spacieuses font la différence.
“Notre
clientèle varie du court au long séjour, de la clientèle
de loisirs au client d’affaires, satisfaite d’avoir le choix
de se restaurer dans sa chambre ou à l’extérieur”
,
explique
Isabelle Rochelandet
, vice-présidente de
Choice Hotels Europe.
Ici, les particuliers sont motivés par la défiscalisation
de l’investissement. Ces avantages fiscaux sont
souvent la limite du modèle, puisque les propriétaires
n’apportent des fonds que pour bénéficier d’une
rente attractive. Les promoteurs sont souvent
trop optimistes vis-à-vis de ces financeurs, et ces
derniers sont rapidement déçus par le retour sur
investissement. Cela conduit à des résidences dans
lesquelles les propriétaires ont tendance à délaisser
les rénovations et autres remises en état.
“Choice Hotels s’intéresse, avec beaucoup de prudence,
aux productions de résidences de tourisme car elles
sont des dangers en termes de pérennité. Beaucoup
d’opérations sont montées avec un seul objectif : la
marge du promoteur, qui en confie ensuite les clés à un
opérateur, sans étude de marché préalable, avec des
appartements vendus au-delà du prix du marché et
avec une promesse de loyers irréalistes,
avance
Antoine
Cadier
, directeur du développement de Choice Hotels
Europe.
Les opérations dans lesquelles nous participons
sont contrôlées en termes d’équilibre financier.”
Un cadre moins strict que pour les hôtels
Normes moins drastiques, investissement de départ
réduit, classification valorisante… De nombreux facteurs
attirent les promoteurs qui choisissent de créer des
résidences de tourisme plutôt que d’investir dans un
hôtel aux règles de plus en plus contraignantes.
Le client, lui, n’est pas toujours conscient des différences
entre l’offre des hôtels et celle des résidences de
tourisme. C’est là que le bât blesse : la concurrence est
réelle, mais les modalités fiscales ne sont en aucun cas
équitables. Airbnb est sous les feux de la rampe, mais la
question du para-commercialisme se pose également.
Q
VANESSA GUERRIER-BUISINE
La résidence Park&Suites de Lyon. Les appartements sont équipés
d’un lit double et d’un canapé convertible.
Résidences hôtelières :
un boom justifié par une fiscalité avantageuse
L’établissement Adagio Access à Bruxelles comprend
110 appartements équipés pour 1 à 4 personnes.