Nice
Après de nombreuses péripéties et bouleversements liés notamment aux exigences de la loi Sapin, le maire de Nice, Jacques Peyrat, a finalement tranché : la gestion du palais des congrès Acropolis restera pour les cinq prochaines années entre les mains de l'association Nice Acropolis. Une association qui le gère depuis sa création, soit plus de 14 ans. Le principal perdant dans ce dossier semble être la Compagnie générale immobilière et de services (CGIS), une filiale du groupe Vivendi, anciennement Compagnie générale des eaux, qui n'a pas été retenue après l'appel d'offres lancé par la municipalité fin 1998. Un véritable échec pour cette société qui souhaitait intégrer Acropolis dans son réseau Alior qui fédère sept centres de congrès en France, dont celui de Marseille (la SAFIM) depuis deux ans. "Les habitants de Nice et certains syndicats ont exprimé leur volonté, à travers de nombreuses manifestations, que le palais d'Acropolis reste dans le secteur public estimant que le passage dans les mains d'une société privée représentait une véritable menace pour l'emploi", explique Jean Guillaume, président du palais niçois. "Nous pensons aussi que les gens voulaient être certains que les éventuelles embauches soient réservées aux Niçois et non pas affectées en priorité aux cadres et employés d'un concessionnaire comme la CGIS qui possède des entreprises un peu partout", précise-t-on à la direction d'Acropolis qui emploie 140 personnes.
L'indépendance d'Acropolis
La mairie a également décidé de donner son autonomie totale à la direction du palais,
la présence d'élus municipaux risquant de poser à terme des problèmes d'ingérence.
Décision qui a aussi des conséquences très négatives sur le plan financier.
Conséquence de cette décision, le palais des congrès de Nice est depuis le premier
janvier 1999 privé de subventions municipales. "Jusqu'à présent, la mairie
participait à la gestion du palais avec une subvention, pour 98, de 28 MF. En
contrepartie, nous avons fait des choses gratuitement pour Acropolis : les congrès ont
généré au cours du dernier exercice près de 700 MF de retombées économiques sur la
ville. Désormais, toutes nos prestations seront payantes", indique Jean
Guillaume. Selon la direction de l'association Nice Acropolis, ces nouvelles relations
avec la municipalité ne devraient pas poser d'importants problèmes de gestion. "Nous
sommes là depuis longtemps. Indépendants ou pas, nous avons une bonne organisation et
des professionnels de haut niveau. Une chose a pourtant changé, le nombre de directions a
diminué en passant de 5 à 3." Autre changement, Acropolis a renégocié les
contrats avec ses prestataires de services afin de réduire ses charges d'exploitation.
"Nous envisageons également une extension du bâtiment sur plusieurs étages.
C'est la loi du marché car la concurrence de Cannes et de Monaco est dure, d'autant plus
que la principauté se dotera bientôt d'un nouveau palais des congrès." Le
projet d'agrandissement, financé par la municipalité, sera connu en détail d'ici la fin
de l'année. Le palais d'Acropolis a réalisé un chiffre d'affaires de 60 MF en 1998 et
table sur 70 MF cette année.
L'HÔTELLERIE n° 2604 Hebdo 11 Mars 1999