Baisse de TVA sur la restauration
C'est une première : l'Umih s'apprête à organiser une manifestation de grande envergure, "une opération qui se veut décisive", explique le courrier signé par André Daguin, Francis Attrazic et Philippe Villalon. Une opération qui consiste à "bloquer les 50 points de frontières qui permettent le transit économique entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud". Un dossier que l'on dit particulièrement bien ficelé rue d'Anjou : "Tout a été travaillé avec l'expérience de ceux qui la pratiquent depuis 20 ans."
Et de faire référence aux
succès qu'ont connus tous ceux qui ont su se faire entendre en bloquant l'économie tant
nationale qu'européenne : "En 1999, les transporteurs routiers ont eu gain de
cause en 36 heures pour leur RTT. Lorsque l'on bloque les frontières, ce sont des
dizaines de kilomètres qui se forment. Le but à atteindre est d'obliger les
gouvernements étrangers à faire pression sur le gouvernement français." L'Umih
espère ainsi pouvoir obtenir l'ouverture de négociations pour une baisse de la TVA sur
la restauration. "Cest une obligation républicaine", précise l'Umih qui
prévient : "Ne venez pas dire que nous n'avons pas de camions, tous les
départements frontière auront du matériel lourd pour bloquer les axes."
Si d'ici le 5 mars, le gouvernement n'a fait sur le sujet aucune proposition, l'opération
débutera dans la nuit du 4 au 5 mars, "pour une durée illimitée".
C'est un appel à la mobilisation de tous les départements que lance l'Umih, qui attend
que cette journée soit décisive dans le dossier sur la baisse de la TVA en faisant
pression sur les politiques à un moment-clé : "Si notre problème n'est pas
réglé, de gros soucis à l'approche des élections législatives vont fondre sur eux,
ils auront tout intérêt à solutionner le problème TVA, et très rapidement." Tout
en précisant que "chaque manifestant est responsable juridiquement de ses propres
actes". L'Umih conclut "Faites feu de tout bois, suivez-nous, croyez en
nous."
Une manifestation dont la forme ne semble pas faire l'unanimité au sein des responsables
départementaux, réunis la semaine dernière pour entériner l'opération. Certains
présidents départementaux ont exprimé de nombreuses réserves : "On va au
casse-pipe", préviennent les uns, les autres trouvant l'opération "néfaste
pour l'image de marque d'une profession qui est celle de l'accueil, de la
convivialité". Dans les départements sans frontières, il a été suggéré de
bloquer voies rapides, autoroutes, ports, et le président des restaurateurs, Francis
Attrazic, particulièrement impliqué dans cette opération, a mis en jeu son mandat de
président pour faire entendre raison aux plus résistants : "Si nous ne nous
mobilisons pas sur cette action, nous leur démontrerons que nous sommes à jamais faibles
et nous aurons perdu la partie."
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2707 Hebdo 1er Mars 2001
Podcasts
