Si la restauration n'était pas là...
samedi 27 novembre 2010
.... dans les années 70, Monsieur Tout le Monde n'aurait pas pu s'insurger contre le manque d'intérêt intellectuel de ces métiers de la restauration, sans avenir car trop manuels, et les familles ont détournés les jeunes de ce secteur,
.... dans les années 80, Monsieur Tout le Monde n'aurait pas pu s'insurger des conditions de travail "intolérables" offertes par cette profession. En conséquence, les candidats à la vie active se sont détournés de ce secteur, alors qu'aujourd'hui, selon l'Insee, 2/3 des emplois sont déstructurés, c à d pas métro-boulot-dodo-we ; (tiens, il 7 hs, samedi, mon fils laborantin rentre de son travail de nuit),
.... dans les années 90, Monsieur Tout le Monde n'aurait pas pu s'insurger de l'absence d'organisation sociale de ce secteur, et les candidats s'en sont détournés. Pendant ce temps, le secteur agro-alimentaire met au point les produits semi-finis, finis, et les stratégies pour pénétrer le marché des restaurateurs.
..... dans les années 2000, Monsieur Tout le Monde n'aurait pas pu s'insurger contre l'anomalie des taux de tva, alors que le secteur est un gros employeur, alors que la main d'oeuvre est toujours aussi rare, alors que les produits semi-finis et finis envahissent les réserves des restaurateurs.
Dans les années 2010, la restauration sera toujours là pour permettre à Monsieur Tout le Monde de s'insurger contre le fait que les entreprises n'embauchent toujours pas, bien que les candidats disponibles soient toujours aussi rares, contre le fait que les restaurateurs se fournissent toujours autant en produits semi-finis ou finis, alors que les mouvements de la population concentrent des masses à nourrir au même moment, en un laps de temps de plus en plus court, sur les mêmes zones de rassemblement.
J'ai regardé ce reportage, jeudi dernier, sur la véritable origine des matières premières livrés aux restaurateurs et bien sûr j'adhère au maintien de la recherche de la matière première tel que ce restaurateur de l'Aveyron le démontre. Mais je n'arrive pas à imaginer un parc de boeufs ou de champs de carottes dans les prairies à proximité des centres villes, des autoroutes ou des centres commerciaux, et bien sûr, la main d'oeuvre disponible pour la transformer.
C'est sûr, la restauration doit se chercher une codification lisible pour le client pour leur permettre de faire la différence. Et pendant ce temps, nous continuons à fournir quelques exemples de sujets glauques qui font toujours autant d'audimat.
J'ai regardé ensuite ce reportage sur la tendance à vivre sans fatalisme de l'inactivité, en organisant sa vie de plaisirs avec peu de moyens, c à d, pour rependre les arguments des adeptes, faire de la glande un style de vie, tant que les indemnités chomage ou le rsa arrive à la fin du mois. Loin de moi l'idée que pendant une période d'inactivité, il soit interdit de prendre du plaisir et d'être heureux, mes lectures et inspirations naviguent entre le slow food et l'éloge de la lenteur et les indicateurs de productivité, mais n'empêche, je n'ai pas pu m'empêcher de faire un lien entre les 2 reportages.
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