L'Hôtellerie Restauration No 3421 - page 36

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Réussite
Comment
Nicolas Bergerault
a remis les Français aux fourneaux
“J
’avais 36 ans et je voulais créer
mon entreprise. D’emblée, j’ai
su que ce serait avec mon frère
François
, car nous en avions parlé
à maintes reprises. En revanche, le
concept n’était pas arrêté et c’est notre
passion pour la cuisine qui nous a
inspirés, ainsi qu’un séjour à Toronto où
j’ai été séduit par une boutique dédiée
à la cuisine, où l’on pouvait essayer
les produits avant de les acheter. C’est
comme ça qu’est né L’Atelier des chefs :
proposer un lieu où l’on apprend à
préparer ce que l’on va déguster ensuite.
Une fois notre business plan ficelé en
2004, nous avons fait un tour de table :
en mai, nous avions réuni 393 000 €
grâce à 34 personnes, dont notre mère.
Ensuite, tout est allé vite : mon frère et
moi avons donné notre démission et
nous avons amorcé une vague de travaux
de 250 000 € dans nos locaux de la rue
de Penthièvre, à Paris, en prévision d’une
ouverture au début de l’été.
Pour booster cette ouverture, nous avons
souhaité communiquer. Il a donc fallu
trouver une agence de communication.
Nous en avons auditionné sept et avons
retenu la plus atypique, à savoir l’agence
14 Septembre, plutôt spécialisée à
l’époque dans le design et l’architecture
que dans l’hôtellerie et la restauration.
Mais le patron de l’agence,
Laurent
d’Estrées
, était convaincu par notre
concept. Dans le même temps, nous
avons dû recruter un chef, alors que
nous ne connaissions personne dans
le secteur. Comme nous sommes
originaires de Bourges, j’ai demandé à
un étoilé de la région de me conseiller.
Il m’a orienté vers
Jean-Sébastien
Bompoil
, alors cuisinier aux côtés du
chef étoilé
Michel Roth
, au Ritz à Paris.
Jean-Sébastien Bompoil nous a pris
pour des fous lorsqu’il nous a rencontrés
et nous a dit :
“Je vous suis !”
C’est le
troisième associé-fondateur de L’Atelier
des chefs.
“Un reportage dans Télématin
a changé notre vie”
Autre coup de chance : la campagne
de communication orchestrée par
14 Septembre. Fin juin et début juillet
2004, une pléiade de journalistes sont
venus tester nos cours. Le 28 août,
le magazine
Biba
publie une brève
sur L’Atelier des chefs : c’était notre
première parution dans la presse !
Mais c’est la venue de la journaliste de
France 2,
Laura Tenoudji
, qui a changé
notre vie. Début septembre 2004, elle
prend un cours de cuisine. Elle est
emballée et nous demande si elle peut
revenir l’après-midi même pour filmer
un autre cours en vue d’en faire un sujet
dans l’émission Télématin. Évidemment,
j’accepte,
sachant que
nous n’avions
aucun cours
réservé
pour l’après-
midi et que
notre atelier
allait être
désespérément
vide. Mon
frère et moi
sollicitons alors
nos amis pour qu’ils viennent
jouer les figurants au pied levé. Le
tournage se passe bien, le reportage est
diffusé le 7 septembre à deux reprises
dans Télématin. À partir de ce jour-là,
le téléphone n’a plus arrêté de sonner.
Nous avons enchaîné clients mais aussi
journalistes,
pendant dix-huit
mois non-stop.
Toute la presse
s’est intéressée
à nous, tantôt
pour le côté
cours de cuisine,
tantôt pour le
côté start-up,
ou pour l’aspect
reconversion
professionnelle… Si bien que cela a dopé
notre chiffre d’affaires et, dès 2007,
nous avons ouvert d’autres Ateliers à
Paris, Bordeaux, Lyon… Aujourd’hui,
nous en avons dix-huit, dont six à Paris,
neuf en province, deux à Londres et un
à Dubaï. Nous regardons désormais en
direction des États-Unis et de l’Asie.
Parallèlement, nous avons développé
des cours de cuisine en ligne et des
formations destinées aux professionnels.
“En dix ans, je ne me suis jamais
disputé avec mon frère”
En 2004, rien n’était gagné avec un tel
projet. Les émissions de cuisine telles
que Top Chef ou Masterchef n’existaient
pas encore à la télé. L’envie de remettre
les Français aux fourneaux était un
vrai pari. Quant à ceux qui pensent
que travailler en famille est parfois
compliqué, je réponds que, en dix ans,
je ne me suis jamais disputé avec mon
frère. Parfois nous ne sommes pas
d’accord, mais nous laissons reposer,
comme une pâte, et nous reprenons la
discussion le lendemain. Et puis, être
en froid avec François signifierait être
en froid avec mon associé, mon frère et
mon beau-frère, puisque François et moi
sommes mariés à deux sœurs !”
ANNE EVEILLARD
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Il vient de chez L’Oréal et Nestlé, où il était responsable marketing.
Mais sa passion pour la cuisine le rattrape en 2004. L’entrepreneur
s’associe alors à son frère François et crée L’Atelier des chefs.
œ
Dix ans plus tard, l’enseigne compte dix-huit adresses en France et
à l’étranger.
Toute la presse s’est intéressée à nous, tantôt
pour le côté cours de cuisine, tantôt pour le
côté start-up, ou pour l’aspect reconversion
professionnelle
”, explique
Nicolas Bergerault
.
Le premier Atelier des chefs a vu le jour en juillet
2004, rue de Penthièvre, à Paris (VIII
e
).
NICOLAS BERGERAULT EN 5 DATES
Mai 1968
: naissance à Bourges (18).
1990
: diplômé d’HEC.
1992
: responsable marketing chez L’Oréal.
Luc Chatel
a été mon chef de groupe
marketing quand j’étais chef de produit pour Mennen.”
1995
: intègre Nestlé en France, toujours aumarketing, puis à Dubaï (1998-2001) et
Toronto (2001-2003).
2004
: ouvre, avec son frère
François
, le premier Atelier des chefs, rue de Penthièvre,
à Paris (VIII
e
).
Une création d’entreprise se prépare
longtemps à l’avance. Avec mon frère, nous
avons travaillé sur notre concept pendant
deux ans et demi avant de le concrétiser. Par
ailleurs, je recommande l’association. C’est
mieux que se lancer en solo. Surtout lorsqu’il
s’agit de fêter les bons moments de la vie de
l’entreprise.
LE CONSEIL DU JOUR
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