Même si le début de la saison estivale a donné un peu de répit à l'économie espagnole, plombée par un taux de chômage qui a culminé cette année à 24,6 % de la population active, la crise reste très préoccupante dans la péninsule ibérique. Cette conjoncture peut pourtant avoir des effets stimulants, comme c'est le cas pour le développement des franchises espagnoles d'hôtellerie et restauration à l'international. Faute d'activité suffisante en Espagne, les réseaux cherchent leur salut hors des frontières nationales, et d'abord dans les pays les plus proches (France, Portugal et Italie), mais aussi en Amérique latine (Mexique, Colombie, Chili, Venezuela et Argentine) à la faveur de la communauté linguistique.
En termes d'implantations, ces réseaux de franchises d'hôtels et restaurants espagnols ont ainsi grandi de 22 % à l'international depuis le début de l'année 2012, et représentent désormais 1 419 établissements dans 50 pays. Une croissance qui devrait se poursuivre, selon Eduardo Abadia, de l'Association espagnole des franchiseurs : "Les réseaux ont beaucoup de mal à se développer en Espagne à cause de la crise financière et des difficultés à trouver des financements auprès des banques ; les enseignes n'ont donc pratiquement pas d'autre choix que de parier sur la croissance à l'international."
Une offre haut de gamme surdimensionnée
L'exemple de NH Hoteles illustre parfaitement cette logique : le groupe envisage de réduire le nombre de ses implantations en Espagne, où se trouve actuellement le quart de ses hôtels, pour privilégier le développement sur des marchés plus dynamiques, dont l'Allemagne.
Le contexte s'explique aussi par une offre surdimensionnée, en Espagne, sur le segment de l'hôtellerie haut de gamme. Ce qui justifie d'ailleurs les bons résultats du groupe Accor de ce côté des Pyrénées, avec une progression en apparence paradoxale, puisqu'elle s'appuie en partie sur un développement à travers la franchise d'hôtels 2 et 3 étoiles. "Les réseaux organisés étaient ici totalement inexistants sur ce segment, argumente Jesus Seseña Novillo, directeur du développement des hôtels Accor en Espagne, alors que ce sont des établissements qui sont particulièrement bien adaptés à la demande en temps de crise."
Publié par Francis MATÉO
