Dans les Hauts-de-France, c'est Lens (Pas-de-Calais)
qui donnera le coup d'envoi de l'Euro 2016, le 11 juin. Comme à Lille, les
hôtels sont complets depuis plusieurs mois. D'autant qu'il n'y a que cinq
établissements intra-muros (soit 274 chambres, de 1 à 3 étoiles), ce
qui est bien peu pour loger les 328 000 personnes attendues. La
plupart ont trouvé à se loger dans l'agglomération, mais aussi dans les villes
alentour, à Douai (24 km), Béthune (26 km) et Arras (18 km), voire
à Lille, qui accueille également six matchs de la compétition. Une aubaine pour
ces villes. "Nous travaillons à préparer cet événement depuis plus d'un an et demi,
dans la mesure où l'on enchaîne ensuite avec le centenaire de la bataille de la
Somme et le Main Square Festival", raconte Cyrille Longuet, président du club hôtelier d'Arras, ravi.
Des prix qui flambent
À l'hôtel Bollaert (3 étoiles), juste en face du
stade, Bruno Parrain, le directeur,
garde la tête froide. Plusieurs chambres ont été conservées pour les clients
habituels, et il s'est permis d'être sélectif pour les autres en privilégiant
les journalistes internationaux et les équipes travaillant pour l'UEFA. Yield
oblige, le prix des chambres a augmenté (295 € pour une nuit au lieu de 98 €),
avec des tarifs dégressifs (145 € la nuitée pour trois nuits). Bien loin
des 382 € pratiqués par l'hôtel Campanile (3 étoiles), pourtant
éloigné du stade. Il se réjouit aussi de récupérer des spectateurs des matchs
lillois qui n'ont pas trouvé de chambres dans la capitale des Flandres. "Les
particuliers ont aussi proposés des chambres chez eux. On en compte une
cinquantaine en plus que d'habitude", rapporte Marlène Virey, de l'office du tourisme Lens-Lievin.
Des restaurants qui s'adaptent
Les restaurants lensois, moins nombreux que ceux de
Lille, se préparent aussi plus activement. Au restaurant de son hôtel, Bruno
Parrain a mis en place un menu spécial à moins de 40 €, avec des
spécialités locales. Mais il a prévu aussi des plateaux-repas - "pour aller
plus vite" - et des sandwichs. Même faculté d'adaptation au Pain de la
bouche : "Je propose un menu pour les groupes, mais garde la carte
habituelle pour les autres", raconte la responsable, Bénédicte Helminiak, pour laquelle il n'est pas question de baisser
en qualité. Elle a aussi eu l'idée de proposer un petit déjeuner en ouvrant
plus tôt le matin (avec notamment une formule salée). Comme ses confrères, elle
a aussi embauché pour pouvoir faire face à la demande. Devant le musée du
Louvre-Lens, l'Atelier de Marc Meurin
a lui aussi revu sa copie : "On va proposer des menus spéciaux, sans
porc [la Turquie jouera un match à Lens, NDLR], mais avec des produits et des
plats régionaux. Ils seront moins chers que d'habitude et servis plus vite, sur
des heures d'ouverture plus larges", explique le chef étoilé.
Et c'est sans compter les friteries, patrimoine
régional ! Jean-Paul Dambrine
et sa Friterie Momo seront présents dans la fan zone, et il espère pouvoir
placer le maximum de ses vingt-cinq camions en ville. Cela dépendra de la
mairie, mais aussi du temps, élément imprévisible dans la région.
Publié par Emmanuelle COUTURIER