Dans le Grand Ouest comme ailleurs, l’hôtellerie est confrontée à l’effondrement de ses performances. Prévu pour avril, le traditionnel bilan du cabinet In Extenso sur les tendances régionales du secteur a logiquement été reporté à l’automne pour cause de Covid-19. Et au lieu d’annoncer une jolie progression régionale de + 3 % du secteur (et même de + 4 % sur le littoral) en 2019, In Extenso a centré sa 8e étude du genre sur le recul sans précédent de l’activité au premier semestre 2020. Hors agglomérations, le chiffre d’affaires de l’hôtellerie régionale a ainsi régressé de 57 % et même jusqu’à 59 % sur le littoral, contre - 55 % dans les grandes villes (Rennes, Nantes). Une baisse comparable à celle enregistrée à l’échelle nationale (- 60 %). Sur la période, le taux d’occupation régional a baissé de 54 % tandis que le prix moyen se maintenait (- 4 %).
Mais les espoirs de reprise placés dans la saison estivale après la réouverture des établissements ont été contrariés : l’activité a encore plongé de 6 % en moyenne dans la région en juillet et août, avec un taux d’occupation en baisse de 13 %. La saisonnalité jouant, le repli est cependant moindre sur le littoral (- 4 % du CA et - 13 % du taux d’occupation) que dans les grandes villes (- 34 %/- 26 % à Nantes).
Agilité et investissements
En revanche, la bonne surprise vient de la progression du prix moyen au plan régional (+ 8 %) pendant l’été, prouvant la capacité de résilience du secteur. “Face à la crise, les acteurs de l’hôtellerie s’en sont tirés par leur agilité et leurs investissements”, souligne Olivier Petit, d’In Extenso. Lors de la table ronde, Henry Simpson, directeur du développement d’InterContinental Hotels Group (IHG) a insisté sur le travail et la communication réalisés autour de la “peur sanitaire” de la clientèle vis-à-vis de laquelle des plateformes comme Airbnb ne savaient pas répondre.
Malgré les difficultés, la filière régionale dispose d’outils pour reconstruire son avenir. Déjà, environ 80 % des établissements du Grand Ouest ont sollicité un prêt garanti par l’État (PGE) pour soulager leur trésorerie. Les 1 300 demandes pré-accordées représentent 171 M€ soit 171 000 € par dossier. La Bretagne et les Pays de la Loire captent donc respectivement 4 % et 3 % des 2,2 milliards d'euros des aides au secteur. En plus du fonds de solidarité national et des prêts Rebond et Tourisme, les hôteliers ligériens peuvent compter sur le dispositif Résilience mis en place avant l’été par le conseil régional des Pays de la Loire et qui permettent de bénéficier d’avances remboursables allant jusqu’à 20 000 €. En juillet, la région a également créé la première société foncière dédiée au tourisme à laquelle les professionnels propriétaires peuvent céder leurs murs (avec option d’achat) pour renforcer leur trésorerie et qui réalisera une rénovation énergétique des murs ainsi acquis.
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Publié par Pour Aletheia Press, Thierry Butzbach