Doper sa carrière en prenant le large

L'industrie de la croisière avance toutes voiles dehors, sans subir les nuages de la crise économique. De fulgurantes carrières sont promises aux candidats opiniâtres qui auront l'humilité d'intégrer le secteur par la base. La croisière fluviale et les ferries sont une alternative pour ceux qui ne veulent pas renoncer à une vie de famille.

Publié le 08 mars 2012 à 11:08

D'ici à 2013, dix-neuf nouveaux bateaux de croisière seront livrés dans le monde. Norwegian Cruise Line et Princess Cruises viennent chacune, de commander deux navires de 4 000 passagers. Sans atteindre les records des années 2000, le dynamisme de la croisière ne fléchit pas et ferait désormais travailler plus de 300 000 Européens (chantiers navals inclus). Le Vieux Continent représente, depuis 2010, presque le tiers du marché mondial avec 4,8 millions de croisiéristes qui ont embarqué dans un port européen. Les nombreuses unités qui croisent aux larges de nos côtes permettent aux candidats de faire le choix de ne plus trop s'éloigner de leur pays d'origine. Les salaires sont toujours élevés mais soumis à de rudes journées de travail et à la fluctuation du billet vert. Voilà pour le décor, plutôt favorable, reste la parole des recruteurs, parfois sans concession.

Un recrutement exigeant, mais de belles carrières en perspective

Du côté de Lorient (56), chez Marc Chétrit, principal recruteur en France, on garde le sourire en dépit d'une fin d'année sur les chapeaux de roues : "Nous achevons le programme de recrutement du Rémi, le restaurant gastronomique du dernier bateau de Disney Cruise". Chez International Services, les embauches ont augmenté d'un tiers et se poursuivront l'année prochaine : "Nous recherchons 450 hôteliers en Europe pour 2011, dont environ 120 Français pour palier le turnover de nos clients mais aussi pour rejoindre les nouvelles unités qui seront livrées l'année prochaine pour Disney et Seabourn en particulier", explique Marc Chétrit qui ajoute: "Les candidats doivent être jeunes, avoir une connaissance du milieu de la gastronomique ou de la brasserie de luxe et parler couramment l'anglais. Si l'intégration des navires se fait par des postes basiques, la promotion interne peut être fulgurante. En trois saisons, un serveur peut accéder à un poste de maître d'hôtel. Les Européens sont favorisés. Regardez le vice-président de Disney Cruise Line, il a commencé comme sommelier sur la RCCL. Sur l'Oasis of the Seas, le plus gros paquebot du monde, plusieurs cadres sont de chez nous, à l'image du directeur d'hôtel, un Français que j'ai recruté pour un poste en bas de l'échelle, il y a quinze ans." Un point de vue que nuance Raphaël Sauleau du cabinet monégasque V.Ships : "C'est un Indien qui vient d'être promu directeur de l'hôtellerie sur un navire de la compagnie de luxe italienne Silversea. Tous le monde a sa chance, même s'il est vrai que sur les navires de grand standing, les Européens sont favorisés, peut-être pour des raisons d'éducation."

Les Français continuent pourtant de négliger la voie maritime, sans doute par manque de connaissance mais aussi pour d'autres raisons : "Les jeunes sont blasés, les voyages ne font plus rêver", argumente un recruteur. "Élevés aux 35 heures, nos compatriotes n'ont pas la hargne pour affronter des navigants ultra motivés originaires de pays pauvres", explique un autre. "Les compagnies de ferries ou les recruteurs de la plaisance nous font des retours affligeants sur la difficulté d'adaptation de nos jeunes aux règles de vie commune", rapporte la responsable d'une formation spécifique aux métiers hôteliers sur les mers.

Peu respectueux, sans ressort, les jeunes Français seraient en outre peu polyglottes et manqueraient d'humilité. "Dans les écoles hôtelières, on leur inculque l'idée qu'ils seront manager un an après leur sortie. Peut-être dans un fast-food mais pas sur un navire de luxe ! L'intégration se fait par le bas. Il faut être humble", précise sous couvert de l'anonymat un employeur. Ainsi les surdiplômés pourront se sentir dévalorisés au moment de l'embauche. "Un C.V. avec des diplômes n'est pas un handicap, mais il faut reconnaître que ces profils-là ne restent pas chez nous. Ils font un contrat en général, pour l'expérience, mais rarement carrière", ajoute Raphaël Sauleau. En dépit de tous ces griefs, les armateurs veulent attirer à bord nos compatriotes, pour leur art de vivre et leur excellente formation hôtelière, qu'ils excellent à transmettre lorsqu'ils obtiennent des postes d'encadrement. 

Des évolutions de carrière plus rapides que dans l'hôtellerie traditionnelle

Dans l'hypothèse d'un retour à terre, une expérience d'ancien navigant boostera les carrières : "Ce type de profil sera en effet considéré comme courageux, polyglotte, ouvert d'esprit, polyvalent, habitué à côtoyer une clientèle internationale et des collègues de travail de toutes nationalités. Il sera aussi plus prompt à accepter les contraintes, des règles de vie rigoureuses", affirme Marc Chétrit. "Il n'est pas rare que d'anciens navigants intègrent des postes importants après leur débarquement alors que l'inverse est quasi-impossible. Les cadres sur les paquebots sont souvent issus de la promotion interne ou arrivent d'un autre navire. La vie à bord, la gestion et les techniques de management sont particulières. Un directeur d'hôtel à terre n'obtiendra jamais un poste équivalent à bord. Il n'y a pas un seul exemple. On n'est sur un autre marché", précisent Marc Chétrit et Raphaël Sauleau. En 2011, ce dernier recrutera 2 500 navigants hôteliers : "2000 sont déjà sur des postes embarqués mais rejoindront d'autres unités. En réalité nous recruterons 500nouvelles personnes, dont une centaine de Français."

Pour ceux qu'un emploi maritime attire mais qui ne souhaitent pas renoncer à une vie de famille, les ferries offre des opportunités. Ce secteur recrute de nombreux hôteliers, favorise la promotion interne et offre un rythme de travail qui se rapproche de la vie à terre comme le confirme Annie Cueff, responsable du recrutement chez Brittany Ferries, spécialiste, entres autres, des liaisons transmanche : "Nous employons plus de 800navigants hôteliers à l'année et recrutons 400saisonniers chaque année. Ils doivent être mobiles et parler anglais. Ils alternent sept jours de travail en mer avec sept jours de repos. Tous nos navigants sont embauchés en France. Le salaire de base est de 1165 € net par mois pour un serveur, nourri et logé (15 jours par mois). Tous nos responsables, maîtres d'hôtel ou commissaires, ont bénéficié de la promotion interne."


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Publié par Francois PONT



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