Coronavirus - loyers : comment s'y prendre pour les annuler ?

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Hotel

vendredi 17 avril 2020

Bonjour,
Comme beaucoup d'hôteliers et de restaurateurs nous n'avons plus aucun revenu depuis mi Mars (+perte de 70% de CA sur Mars par rapport à 2019). Malgré la disponibilité de nos chambres nous n'avons aucune demande (nous sommes dans une région ultra touristique et ultra saisonnière).
Dés mi Mars et étant donné que nous sortions de l'hiver avec une trésorerie basse nous avons contacté notre bailleur pour lui demander une suspension ce qui été refusé. Nous avons donc du prendre la décision difficile de bloquer les paiements unilatéralement arguant de la force majeure de la situation. La question est : nous sommes éligibles au PGE - la banque l'a accepté, cependant nous ne concevons pas de nous endetter encore plus (déjà au max de notre endettement sur les bonnes années !) pour payer le loyer d'un local inexploitable. Quels sont les risques ? Avons nous une chance de faire jouer la force majeure et d'annuler les loyers ? Pour information l'imprévision est d'office exclut de notre bail nous ne pouvons donc pas négocier à la baisse et le loyer est très lourd comparé à l'activité inexistante et qui restera réduite toute l'année.
Merci d'avance

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Sophie PETROUSSENKO AVOCATE

mardi 21 avril 2020

Chère Madame,

je vous remercie de votre question.

En principe, les hôtels peuvent rester ouverts. Ils ne rentrent pas dans le champ de la restriction prévue par l’arrêté de fermeture du 15 mars. Les chambres d’hôtel sont des lieux privés et ne sont pas fermées, le room service reste autorisé. Le restaurant, le bar, la salle des petits déjeuners doivent en principe être fermés. L'accueil à la réception des hôtels sera traité comme un bureau de vote en suivant les mêmes règles sanitaires.
La saison débutant le 15 avril, pour votre locataire, il n’y a pas à ce jour de perte de chiffre d’affaires mais il y en aura à l’avenir très certainement.

Votre locataire ne semble pas non plus rentrer dans le cadre des entreprises bénéficiant du fonds de solidarité. Vous avez accepté contractuellement un report de loyer de deux mois, si bien que vous ne pouvez pas invoquer l’acquisition de la clause résolutoire pendant la période du 15 avril au 15 juin.

La question du report de loyer jusqu’en octobre relève donc dans votre cas de la négociation contractuelle. Il reste à préciser que les astreintes, les clauses pénales, les clauses résolutoires ainsi que les clauses prévoyant une déchéance, lorsqu'elles ont pour objet de sanctionner l'inexécution d'une obligation dans un délai déterminé sont réputées n'avoir pas pris cours ou produit effet, si ce délai a expiré pendant la période du 12 mars au 24 juin (article 4 de l'ordonnance 2020-306). Il semble donc exclu que vous puissiez invoquer un commandement visant la clause résolutoire avant le 25 juin.

Vous pourrez délivrer un commandement et saisir les juridictions par la suite si vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord, en cas de défaut de paiement de la part du locataire.

Cependant le locataire pourra demander des délais de paiement au juge, qui s'ils sont accordés peuvent aller jusqu’à 24 mois (article 1343 - 5 du Code civil), si bien que vous avez peut-être intérêt à négocier une solution intermédiaire qui soit favorable aux deux parties. Ainsi, un accord est la meilleure des choses car la situation économique des CHR restera aléatoire pour l’exercice 2020. “Il vaut mieux un bon accord qu’un mauvais procès”.

Vous pouvez toujours nous contacter aux coordonnées indiquées ci dessous.

Je vous prie, Chère Madame de croire, en mes sentiments les meilleurs.

SELARL Cabinet d’Avocats PETROUSSENKO 0156810580 Site Web : cabinet-petroussenko.com
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Beth sabée

mardi 21 avril 2020

Bonjour,

Nous sommes propriétaires en indivision des murs d'un local commercial à usage d'hôtel. Nous sommes ce qu'on pourrait appeler des "petits bailleurs", pour ma part avec une petite retraite, cette part de loyer la complétant.
Nous louons à un hôtelier qui n'est pas une TPE ou PME mais une Holdings. Ils possèdent l'hôtel mitoyen. Cet ensemble constituant un 3 étoiles.
En gros les petits c'est nous et pas eux.
Ils ne démarrent leur saison habituellement que le 15 avril. Ils n'ont donc pas encore perdu de chiffre d'affaires.
Ils nous demandent de reporter les loyers, n'ayant droit à aucune aide à priori. Nous leur avons accordé malgré la situation conflictuelle un report de 2 mois, le déconfinement risquant de démarrer courant mai.
Mais ils veulent un report sur la saison entière, soit jusqu'à octobre.
Nous ne pouvons pas financièrement.
J'ai lu la déclaration du ministre de l'économie qui semble s'adresser plutôt aux grands bailleurs.
Les petits bailleurs dont le bail sert à vivre ont ils des droits?
Peut-on refuser?
Et s'ils ne paient pas leur loyer peut on faire jouer la clause resolutoire en période de crise sanitaire?
Merci de votre aide et de vos réponses
Bien cordialement

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