De Paul BRUNET
Effectivement, cette année le gel vient de provoquer de gros dégâts dans de nombreux vignobles. Très souvent l’impact est limité à quelques zones, voire à quelques appellations, mais cette année, avec des températures de -4/-5 °C, ce sont de nombreuses régions qui ont été impactées : bordelais, cognac, fronton, gaillac, alsace, touraine, etc.Même le languedoc n'a pas été épargné sur plusieurs dizaines de milliers d'hectares.
Les dégâts sont d'autant plus importants que la végétation avait une dizaine de jours d'avance
Certaines régions sont équipées pour limiter l'impact du gel, c'est le cas à Chablis ou l'on utilise des "chaufferettes " et l"aspersion d'eau depuis de très nombreuses années.
Sont également utilisés des éoliennes mobiles, des tours antigel avec palmes pour ramener au sol l'air le plus chaud, et, de plus en plus, malgré le coût très élevé, des hélicoptères, (il faut alors une autorisation spéciale de la préfecture) qui volent à basse altitude pour rabatte l'air plus chaud vers le sol où l'air et toujours plus froid.
Pour certaines parcelles, ce sont des tonnes de paille qui ont été brulées. Chacun lutte avec ses moyens...
Les hivers terribles pour la vigne
En 1956, l'air froid est arrivé par l'est et le thermomètre est descendu, en quelques heures, en-dessous de -15° degrés. Ce froid a pratiquement duré tout le mois de février.Dans le bordelais les vignobles de Saint-Emilion et surtout ceux de Pomerol furent pratiquemnt détruits. En Bourgogne, la vente des vins de Hospices de Beaune 1956 a été annulée en raion d'une récolte trop médiocre et en trop faible quantité.
Il aura fallu plusieurs décennies pour que certains vignobles s'en remette.
Chaque année, pour les producteurs la question se pose : un tel scénario peut-il se reproduire ?
Avril 2017 nous enseigne que l’épée de Damooclès et toujours présente… Les nouveaux moyens mis à notre disposition, limitent, mais m’écartent pas le danger.
Plus loin de nous, les historiens nous rappellent le terrible hiver de 1709 où la mer gela sur les côtes vendéennes provoquant l'éclatement des pieds de vigne. L'apparition du melon de Bourgogne en Pays nantais daterait de cette époque où le ravitaillement de Paris fut perturbé pendant trois mois.