Travaux de la copropriété affectant l'extraction et donc l'exploitation du fonds : qu'en est-il exactement ?

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Céline

lundi 11 février 2019

Bonjour,
Dans le cadre de l'acquisition d'un fonds de commerce de restaurant avec extraction (compromis en cours de négociation), nous avons appris que la copropriété avait voté le principe de travaux sur le toit de l'immeuble.
Dans le PV de l'assemblée des copropriétaires, il est indiqué, de manière lapidaire, que le propriétaire des murs du restaurant devra donc faire démonter l'extraction le temps des travaux (deux mois).
Cette décision pose de nombreuses questions que nous étudions (autorisation initiale de l'extraction, prescription de l'action de la copropriété pour faire retirer l'extraction en absence d'autorisation, coût si la dépose doit avoir lieu car le conduit est en fibrociment...).
Je m'interroge en particulier sur les conséquences de la dépose, si elle doit effectivement avoir lieu:
- l'exploitant du fonds a-t-il un recours indemnitaire contre la copropriété si les travaux empêchent l'exploitation du fonds?
- est-ce un recours contre le bailleur (étant précisé que le bail exclut tout recours contre le bailleur)?
Pourrait-on faire prendre en charge les pertes d'exploitation pendant la durée de fermeture forcée ou, a minima, le coût de démontage/déplacement de la tourelle d'extraction et de pose éventuelle d'une autre extraction temporaire le temps des travaux ?
Merci de vos éclairages !
Cordialement,

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Sophie PETROUSSENKO AVOCATE

vendredi 15 mars 2019

Chère Madame,

Je vous remercie pour votre question.

Dans le domaine de la restauration, l’installation d’un système d’extraction de l’air vicié, pollué et des odeurs conformes à la réglementation est en principe obligatoire (sauf exception, par exemple « petite restauration »).

*S’il s’agit de grosses réparations comprenant notamment les murs, poutres, toitures :

Pour les baux conclus ou renouvelés depuis la loi Pinel de 2014, les grosses réparations sont en principe à la charge du bailleur.

Pour les baux conclus ou renouvelés avant la loi Pinel, les baux pouvaient prévoir que les grosses réparations affectant la structure de l’immeuble pouvaient être mis à la charge du locataire.

Cependant, même en présence d’une telle clause, le bailleur a une obligation de délivrance c’est à dire :

o Délivrer une chose conforme à l’usage auquel elle est destinée,

o D’entretenir cette chose en état de servir à l’usage pour lequel elle a été louée,

o D’en faire jouir paisiblement le preneur pendant la durée du bail.


* S’il ne s’agit pas de grosses réparations, elles peuvent être mises à la charge du locataire.

Pour plus de précisions, je vous renvoie à mon article (cf.https://www.lhotellerie-restauration.fr/blogs-des-experts/creation-vente/entretien-et-reparation-des-locaux-commerciaux.htm)

Compte tenu des obligations précitées du bailleur, vous pouvez demander à ce dernier de prendre en charge la perte du chiffre d’affaires inhérentes à ces travaux (fermeture totale ou partielle).

Il convient également de rajouter que certaines assurances, existent pour pertes d’exploitation liées aux travaux.

Compte tenu de la spécificité de votre situation, je vous laisse le soin de me contacter aux coordonnées ci-dessous indiquées en vue d’une consultation plus précise.


Sophie Petroussenko, Avocat à la Cour

Tel : 01 56 81 05 80

Site : http://www.cabinet-petroussenko.com


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