'Vaincre le gaspillage' : c’est le titre du fascicule édité dès 2016 par l’Umih, pour inciter les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration à faire la chasse au gaspi. Notamment dans les salles de bains, où l’utilisation des produits d’accueil est souvent partielle et leurs petits conditionnements à l’origine de nombreux déchets.
Aux Etats-Unis, l’ONG Clean the World fait état de 2,6 millions de savons jetés chaque jour dans les hôtels outre-Atlantique. Si bien qu’elle a mis en place une collecte des restes de savons, flacons de shampooings et autres démêlants, pour les redistribuer aux plus démunis. En France, si 25 % des quelque 18 000 hôtels de l’Hexagone remplaçaient leurs savonnettes par des distributeurs de savon liquide dans les salles de bains, pas moins de 8 500 tonnes de déchets seraient évités.
Certes, ce chiffre est à relativiser, car il émane d’un fabricant de distributeurs de savon. Néanmoins, il donne une idée de l’ampleur du phénomène, face auquel l’Umih invite à réagir. Dans son fascicule, il est préconisé d’utiliser des produits dont les conditionnements sont réutilisables ou recyclables, mais aussi de sélectionner des savons, shampooings et gels douche qui valorisent le patrimoine local. A l’instar de la lavande dans le sud de la France ou des produits d’accueil 'Bonne Nouvelle', 'made in France' et inspirés par les emblèmes de la capitale - métro, pigeons…-, que l’on retrouve dans les hôtels parisiens Panache, Paradis et Bienvenue.
“Proposer au moins deux produits d’accueil éco-responsables”
“Privilégier les circuits courts”, “valoriser le caractère bio des produits” et “acheter selon les besoins” font partie de la palette de recommandations également préconisées par l’Umih. Des pistes déjà suivies, par exemple, chez AccorHotels : dans le cadre de son programme Planet 21, le groupe suggère à ses établissements de “proposer au moins deux produits d’accueil éco-responsables” dans chaque salle de bains.
Mais certains hôtels vont plus loin encore et affichent leur implication pour la protection de l’environnement en misant sur... la restriction. C’est le cas de l’hôtel 21 Foch à Angers (Maine-et-Loire), où la direction a fait le choix du “strict nécessaire”. C’est-à-dire un savon, une dose de shampooing, un flacon de gel douche et un gobelet en verre, de façon à le nettoyer en machine et le réutiliser. Bien sûr, si nécessaire, des kits supplémentaires (kit dentaire, kit de rasage, doses de gel douche et shampooing, chaussons lavables et réutilisables) sont disponibles à la réception.
Même scénario dans les hôtels Okko, où dans chaque salle de bains, seuls un savon de 20 grammes et un gel pour le corps et les cheveux, de surcroît labellisé Ecocert, sont mis à disposition. Pour davantage de produits, ici aussi, il faut passer par la réception. Une façon de sensibiliser aux “bons gestes”, mais aussi de se différencier en faisant de son engagement pour l’environnement un signe particulier et, finalement, une expérience pour le client.
Publié par Anne EVEILLARD
mercredi 9 janvier 2019