du 19 juillet 2007 |
CONJONCTURE |
À PARTIR DES DONNÉES PUBLIÉES DANS L'HÔTELLERIE RESTAURATION
Flambée des prix des hôtels-bureaux, stabilité de ceux des restaurants
Charles Marinakis, directeur général de Century 21 Entreprise et Commerce, fait le bilan de l'année 2006 et dégage la tendance 2007 du marché des ventes de fonds.
Propos recueillis par Tiphaine Beausseron
Charles Marinakis, directeur général de Century 21 Entreprise et Commerce : "Que se passera-t-il lorsque la mise aux normes hygiène et sécurité sera exigée au moment de la cession dans les cafés et restaurants ?" |
L'Hôtellerie Restauration
: L'année 2006 a-t-elle été une bonne année en ce qui concerne
le marché des ventes de fonds de commerce et quelle tendance en dégagez-vous
pour 2007 ?
Charles Marinakis : L'année 2006 a
été tonique comme l'indique le volume de nos ventes qui est passé
de 69 000 fin 2005 à 73 000 fin 2006. Cette croissance du nombre de ventes
semble s'être poursuivie début 2007, contrairement à ce qu'on
aurait pu craindre avec l'élection présidentielle qui s'accompagne généralement
d'un effet d'attentisme. Ce bon démarrage laisse donc présager une année
2007 aussi dynamique que l'année 2006 en termes de volume d'affaires. Quant
aux secteurs d'activité, comme en 2006, les primo-accédants ou acquéreurs
en reconversion professionnelle continuent de plébisciter les hôtels-bureaux
et les sandwicheries, car ces deux activités ont le potentiel d'une forte rentabilité
sans nécessairement exiger un passé de professionnel important. À
l'inverse de l'activité de café-tabac qui, du fait de l'augmentation du
prix du tabac, et peut-être aussi de la prochaine interdiction de fumer dans
les lieux publics, n'a plus, aux yeux des acquéreurs, l'aspect sécurisant
qui les séduisait auparavant. Aujourd'hui, les cafés-tabacs ne sont plus
perçus comme un 'produit-refuge', et ont été supplantés par
les sandwicheries et, pour les acquéreurs les plus argentés, par les hôtels-bureaux.
Et s'agissant des prix de cession
?
Le prix de vente des débits de
boissons et restaurants reste stable dans une fourchette de prix plutôt haute,
ce qui ne fait que confirmer une tendance lourde apparue il y a déjà
plusieurs années. Les sandwicheries progressent régulièrement de
manière linéaire, mais toujours sans démesure
par
rapport au potentiel de rentabilité des affaires. Contrairement au secteur
des hôtels-bureaux qui, lui, connaît une flambée des prix alarmante.
Il y a en effet un déséquilibre flagrant entre les prix de cession affichés
et pratiqués et le taux d'endettement que cela représente pour les acquéreurs
compte tenu de la rentabilité des affaires. Si cette inflation perdure, ces
affaires ne seront bientôt plus finançables, ce que semblent confirmer
déjà quelques banques, et ce qui risque de paralyser le marché
des ventes sur ce secteur.
Quels sont les éléments
principaux qui vont agir sur le prix des ventes de fonds dans un proche avenir et
pourquoi ?
À mon sens, en 2007, il n'y
a pas de mesure susceptible d'influer de manière significative sur les tendances
constatées au premier semestre. J'attends de voir en 2008, comment le permis
d'exploiter sera perçu par les acquéreurs : contrainte ou formalité
indolore ? Enfin, à moyen terme, c'est en matière d'hygiène et
de sécurité que nous avons le plus à craindre. Les nouvelles normes
hôtelières imposent déjà de gros investissements à
la charge des exploitants d'hôtels. Cela engendre une forte pondération
à la baisse du prix de cession quand une affaire n'est pas aux normes. Que
se passera-t-il lorsque la mise aux normes hygiène et sécurité sera
exigée au moment de la cession dans les cafés et restaurants ?
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L'Hôtellerie Restauration n° 3038 Hebdo 19 juillet 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE