du 6 décembre 2007 |
ÉDITO |
UNE AUSSI LONGUE ATTENTE
André Daguin réussira-t-il le pari
le plus difficile de sa présidence de l'Umih, à savoir obtenir enfin
la baisse de la TVA en restauration que la profession attend depuis… la
promesse formulée par le candidat Jacques Chirac à la présidence
de la République en 2002 ?
Ce fut l'un des sujets débattus lors du congrès de l'Umih
qui s'est déroulé à la fin du mois de novembre à Lyon et
qui fut consacré à de nombreuses problématiques fondamentales pour
l'avenir de l'hôtellerie-restauration.
La bonne surprise - il est vrai qu'on y croyait de moins en moins
- est venue, pour une fois !, de Bruxelles, où le conseil des ministres des
Finances des 27 pays membres, dit Conseil Ecofin dans le langage eurocratique, a
examiné diverses propositions économiques et fiscales (c'est son rôle),
dont la refonte des taux de TVA dérogatoires. En clair, puisque le blocage
venait d'outre-Rhin, l'Allemagne ne s'oppose plus à ce que soit envisagée
une baisse de TVA pour la restauration en France, comme pour d'autres produits
ou services dans différents pays de l'Union. Certes, ce n'est pas par magnanimité
ni par fascination pour le style de Nicolas Sarkozy que 'chère Angela' a assoupli
sa position, mais en raison du rétablissement spectaculaire des finances publiques
de la fédération allemande grâce à une politique économique
très efficace qui, hélas, semble difficilement exportable dans l'Hexagone.
Bien sûr, ce n'est pas dans les premiers mois de
l'an prochain que la mesure va entrer en
vigueur
: la technocratie a ses exigences, surtout quand les mesures concernent 27 pays
dont le consensus, notamment fiscal, est aujourd'hui encore un objectif à
l'horizon lointain.
Néanmoins, il appartient à la profession, qui attend
depuis si longtemps la bonne nouvelle, de maintenir la pression sur les politiques,
d'autant que le calendrier européen ouvre une exceptionnelle 'fenêtre
de tir' avec le tour de la France d'exercer la présidence de l'Union européenne
pour la deuxième partie de 2008. L'activisme naturel du président
de la République devrait faire avancer ce dossier dont il ne faut pas oublier
qu'il fait aussi partie des promesses de campagne du candidat Sarkozy. Les délégués
qui ont entendu son discours lors du congrès de l'Umih 2006 à Marseille
s'en souviennent très bien.
Le dossier devient donc 'brûlant', et il ne faut surtout
pas laisser passer une occasion d'accomplir enfin une tâche entamée depuis
si longtemps.
Sans oublier qu'au rythme des présidences tournantes de
l'Union européenne, la responsabilité ne reviendra de nouveau à
la France que dans treize ans et demi. Inutile de souligner que la baisse de
la TVA sur la restauration ne saurait, aux conditions actuelles, attendre un tel
délai alors que tous les obstacles politiques semblent aujourd'hui levés.
Et que tous les arguments développés en faveur de cette mesure sont aujourd'hui
parfaitement étayés et connus de tous les intéressés, dirigeants
compris. n
L.H.R.
zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3058 Magazine 6 décembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE