Les Nordistes adorent les terrasses. "Le soir du réveillon, c'est plein, confirme Marc Lelieur, patron des brasseries La Paix, La Chicorée et Le Flore, trois institutions lilloises. Et moi-même, dans 80 % des cas, je déjeune dehors." C'est dire leur importance dans l'activité de ses établissements, même si elle est difficilement chiffrable. L'harmonisation des terrasses, décidée par la ville de Lille, lui a cependant permis de l'apprécier, les travaux de rénovation l'ayant contraint pour quelques mois à faire sans. "À la Chicorée, où nous avons 180 places en terrasse, nous avons enregistré un chiffre d'affaires en baisse de 25 % sur le mois d'avril, estime-t-il. Une terrasse, c'est vital. Cela occupe un tiers de mon personnel."
Avant les travaux, la moitié de cette terrasse était couverte et fermée, sans que cela pose de problème entre les fumeurs et les non-fumeurs. "On cartonnait avec la terrasse fermée, mais le but d'une terrasse, c'est d'être ouverte sur la rue. Et plus elles sont ouvertes, plus elles fonctionnent." La totalité de la terrasse sera dorénavant semi-couverte par un système de parasols et de pare-vents, ce qui permettra une meilleure circulation de l'air et donc d'évacuation des fumées. Marc Lelieur a cependant décidé de la séparer en deux espaces - fumeurs et non fumeurs -, à l'instar de ce qui se pratiquait à l'intérieur, avant l'interdiction d'y fumer. "Je pense que la législation va évoluer en ce sens et personnellement, je ne serais pas contre l'interdiction totale de fumer en terrasse. On y viendra sûrement."
Publié par Marie-Laure Fréchet