Le parc hôtelier français est en pleine mutation et s'étoffe d'après l'étude du cabinet Deloitte-In extenso. Le solde positif constaté dans l'étude serait lié à deux mouvements principaux : la création de nouveaux hôtels (120 contre 119 en 2011) et la réouverture d'établissements après rénovation ou extension, alors que l'on constate dans le même temps un ralentissement des disparitions d'hôtels (200 contre 367 en 2011), dont 73 % situés en milieu rural. L'augmentation du parc est par ailleurs équilibrée : 65 % des nouvelles chambres se situent dans les chaînes intégrées et 55 % chez les hôtels indépendants, sachant que les nouveaux hôtels sont pour la plupart des franchisés et par conséquent des indépendants.
Quant aux établissements qui "disparaissent du paysage", ils ne disparaissent pas tout à fait et certains d'entre eux se transforment en gîtes, meublés ou chambres d'hôte. Selon Deloitte, cette transformation structurelle du parc hôtelier observée depuis plusieurs années est inévitable car liée à trois phénomènes majeurs : les difficultés de transmission (les hôteliers indépendants ont du mal à transmettre leur outil de travail à leurs enfants), les contraintes de remise aux normes, et les défaillances d'entreprises.
76 % des chambres aux mains de trois groupes
Dans cette évolution majeure du parc, qui concerne aussi bien les indépendants que les chaînes intégrées, celles-ci se montrent plus attractives, d'autant qu'elles apportent la logistique et la distribution que les indépendants seuls ne peuvent pas avoir. Ainsi, deux tiers des chambres (76 %) du parc hôtelier français sont entre les mains de trois groupes de taille pourtant différentes, Accor, Groupe du Louvre et B&B Hotels. Le groupe Accor possède six enseignes classées parmi les dix premières, dont le trio de tête. À noter la performance d'ibis Styles, qui présente un solde positif de 27 hôtels et près de 1 900 chambres provenant d'une part de conversion d'hôtels existants sous une autre enseigne (sept hôtels) et le ralliement de 20 hôtels, dont six créations en franchise.
Les réseaux volontaires plus sélectifs
Reste alors aux indépendants à s'allier à un réseau volontaire s'ils veulent être plus forts. Ainsi, un hôtel sur trois devient membre d'un ou plusieurs réseaux volontaires, avec dans le quatuor de tête : les Logis, Best Western, Châteaux & Hôtels Collection/Exclusive Hotels et Inter-Hotel. Ainsi les Logis, avec environ 60 hôtels sortis du réseau en 2012, confirment le résultat d'une politique plus sélective, tout comme Châteaux & Hôtels Collection dont une partie de ses hôtels - "des anciens Exclusive Hotels" confirme l'expert de chez Deloitte -, préfèrent quitter le réseau. En revanche, si l'enseigne Inter-Hotel perd également une petite dizaine d'établissements, c'est pour les intégrer à la nouvelle enseigne Qualys-Hotel du réseau SEH, après d'importants travaux de rénovation. Quant au réseau Best Western, son solde est globalement positif avec l'acquisition de huit nouveaux établissements, signe de la bonne dynamique engagée.
Phénomène structurel, le parc hôtelier français est donc bien en train de muter avec une offre nouvelle et mieux qualifiée. Les voeux d'Atout France concernant la modernisation du parc ont porté leurs fruits. Ils sont d'ailleurs 70 % à avoir désormais rejoint le nouveau classement hôtelier et prêts à répondre à la demande de la clientèle internationale en constante progression.
Publié par X. S.