Bernard Boutboul, qui dirige le cabinet de conseil Gira, était dans une
salle d'attente de l'aéroport de New York lorsque les attentats ont débuté : "CNN
tournait en boucle. Paris semblait en état de siège. Au moment d'embarquer, la
moitié des passagers, tous Américains, ont annulé leur voyage." L'expert
du marché de la consommation alimentaire hors domicile voit dans cette anecdote
une illustration de ce que les professionnels risquent de rencontrer. "Dans les trois mois qui ont
suivi l'attentat à Charlie
Hebdo, la restauration parisienne a connu une baisse d'activité de 20 à 50 %,
un peu moins en province. Avec cette terrible campagne d'attentats, les
étrangers pensent désormais que Paris est une ville dangereuse."
Des
inquiétudes confirmées par Lionel Duval qui dirige, avec son frère, le
traiteur éponyme : "En 48 heures, nous venons de perdre 150 000 €
de chiffre d'affaires en annulation. Le salon des maires de France, qui devait
commencer mardi porte de Versailles, est reporté à fin mai. Nous avions huit
stands sur le salon, la production avait commencé. Nous avons désormais la
tâche délicate d'expliquer aux clients qu'il y a des dédits."
Publié par François Pont