Épuisée, mais ravie. "C'était la braderie de Lille… multipliée par trois et sur quatre semaines", raconte Céline Lelong, adjointe de direction des 3 Brasseurs. L'emblématique brasseur lillois, idéalement placé devant la gare Lille-Flandres et à côté de la fan zone, n'a pas désempli au cours des trois semaines de l'Euro 2016, tout comme les bars alentour. Les chiffres sont éloquents : 695 000 supporters accueillis dans la métropole (265 000 au stade) et dans la fan zone de Lille (430 000), et 187 000 à Lens.
Céline Lelong affirme avoir doublé ses ventes de bière pendant la durée de la manifestation. "On a même été à cours lors des matchs avec les Anglo-Saxons qui commençaient à boire dès 9 heures du matin, ajoute-t-elle. Nous avions un deuxième service après la fermeture de la fan zone, après minuit", confirme Pierre Morel, responsable du bar Autrement Dit, dans le Vieux Lille. Un distributeur de bière a affirmé, dans La Voix du Nord, avoir dû livrer 330 fûts en 48 heures contre 50 en une semaine, pour des bars de la Grand Place à Lille. Même son de cloche à Lens où il a fallu ravitailler en urgence les bars pendant le match Angleterre-Pays de Galles.
Si la bière a coulé à flots, les assiettes sont restées plutôt vides. La restauration n'a pas suivi les boissons, explique Pierre Morel. Un constat confirmé par Christophe Scherpereel (Le Court-Debout à Lille) qui a même dû fermer un vendredi de match, faute de clients. "Les supporters ne sont pas la clientèle de nos restaurants." À l'exception des Suisses, au pouvoir d'achat supérieur.
L'hôtellerie a battu des records
Quant aux hôteliers, ils affichent eux aussi des mines réjouies. Le mois de juin a été "génial", affirme Emmanuel Thébaux, président du club Lille's Hôtels (80 hôtels de la métropole), pour ne pas dire exceptionnel : le revenu par chambre disponible a augmenté de 123,5 % à Lens et de 113,5 % à Lille par rapport à juin 2015, selon les premières estimations (source : observatoire MKG Consulting/OlaKala_Destinations). Ce sont les meilleures performances nationales de l'Euro 2016 (avec Saint-Étienne, loin devant Marseille, Bordeaux et même Paris). Lille, mais aussi Arras, ont effectivement bénéficié des retombées de la petite capacité hôtelière lensoise.
Bref, c'est bien toute une région qui a fait carton plein, comme annoncé. Les 151 000 M€ estimés (source CNDS) sont "sans doute réalistes", annonce la métropole européenne de Lille. À Lens, les professionnels réclament déjà l'organisation d'autres événements internationaux.
Publié par Emmanuelle COUTURIER