Avec l'Euro 2016, Marseille a-t-elle fait carton plein ? Selon une
étude commandée par l'UEFA et menée par le Centre de droit et d'économie du
sport, basé à Limoges (Haute-Vienne), la cité phocéenne et sa région pouvaient
espérer plus de 180 M€ de retombées économiques, dont plus de 20 M€ pour
la fan zone.
Au total, 365 750 visiteurs ont assisté aux six matchs au
Vélodrome, et 750 000 personnes ont fréquenté la fan zone. "Tous
les hôtels étaient complets pour le match Angleterre-Russie ainsi que pour la
demi-finale France-Allemagne", a précisé le maire, Jean-Claude Gaudin.
Selon les chiffres de la mairie, "69 % des professionnels du tourisme
de la région sont satisfaits du démarrage de la saison touristique" et "60 %
de ces professionnels font état d'un impact positif et réel de l'Euro". Les
supporters étrangers et français se sont en effet déplacés en masse, et ce dans
toutes les villes organisatrices. En un mois, le nombre de voyages en train
pour Marseille a augmenté de 56 % selon la SNCF, tandis que l'aéroport de
Marignane a accueilli plus de 787 000 passagers, soit un trafic en
hausse de 3,3 % par rapport au mois de juin 2015.
Un taux d'occupation en baisse
De son côté, l'Umih 13 fait part d'un point de vue plus nuancé. Entre
les premiers touristes et les congressistes, le mois de juin est en général le
meilleur de l'année pour Marseille, avec un taux d'occupation de 90 %. Or,
cette année, il se limiterait à 84 %. "Les professionnels de l'hôtellerie
sont un peu déçus. À cause de l'Euro, il n'y a pas eu de congrès pendant la période.
De plus, les touristes ont entendu dire que les hôtels étaient chers et
complets, ce qui les a dissuadés. Il y avait donc du monde les jours de match
et souvent la veille, mais pas forcément le reste du temps. En revanche, les
prix moyens, supérieurs à un mois de juin normal, ont permis de compenser ces
taux d'occupation à la baisse", souligne Alain Paulin, président de
l'Umih 13. Le revenu par chambre disponible, soit le ratio entre le taux d'occupation
et le prix moyen payé, a ainsi augmenté de 40 % dans la cité phocéenne pendant
la compétition.
Si les bars et pubs autour du Vieux Port ont dans l'ensemble bien
fonctionné, les restaurants du centre-ville "ont un peu perdu de la
clientèle marseillaise qui a eu peur d'aller en centre-ville" après les
incidents violents survenus le 11 juin, en marge du match
Angleterre-Russie. Bref, "dans l'ensemble, cela s'est bien passé mais ce n'était
pas non plus la folie de 1998, estime Alain Paulin. Les retombées se
calculeront sur le long terme".
Publié par Violaine BRISSART