Avec près de 15 millions d'arrivées hôtelières au cours du premier semestre, la fréquentation touristique de la destination Paris Île-de-France est en baisse de 6,4 % par rapport au premier semestre 2015. La fréquentation de la clientèle internationale chute de près de 10 %, et de 3,5 % pour la clientèle française, soit un million de touristes en moins. Le manque à gagner pour les professionnels du tourisme parisiens et franciliens se chiffre à 750 M€ depuis début 2016. En cause, un contexte peu favorable marqué par les attentats, les mouvements sociaux ainsi que les inondations.
La fréquentation de la clientèle japonaise s'est effondrée de 46 % (126 000 touristes de moins), tout comme les clientèles italienne (- 27,7 %, soit 114 000 visiteurs de moins) russe (- 35 %, soit 43 000 touristes de moins) et chinoise (- 19,6 %, soit 100 000 touristes de moins).
Une "catastrophe industrielle"
Les musées et autres sites culturels ont également subi cette forte désaffection des touristes, car leur fréquentation repose beaucoup sur les visiteurs étrangers. Seuls les sites situés en grande couronne ont mieux résisté, ce qui illustre, précise Frédéric Valletoux, "le désir [des touristes] d'éviter le coeur de Paris ". Seul le tourisme d'affaires, dynamisé par les salons attractifs et une bonne fréquentation nationale, se porte bien avec plus de trois millions de nuitées en plus au cours du premier semestre par rapport à 2015.
Face à ce bilan, le président du CRT Paris-Île-de-France a déclaré : "Il est temps de prendre conscience de la catastrophe industrielle que le secteur du tourisme est en train de vivre. Il convient d'investir massivement et dès maintenant dans ce secteur, au risque d'assister à un plan social sans précédent."
Et de poursuivre : "Nous avons une image désastreuse auprès des étrangers, qui va au-delà de la notion de sécurité puisque s'y s'ajoutent en plus les questions de propreté et d'accueil", a souligné Frédéric Valletoux. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, aurait décidé de lancer des campagnes de promotion mieux ciblées par territoires, "pour être plus efficaces". Cette nouvelle mesure s'ajoute à la dotation d'un fonds d'urgence d'un million d'euros, décidée après les attentats de novembre.
Publié par Catherine AVIGNON