"À Paris, en ce moment, on peut dormir dans un hôtel 4 voire 5 étoiles pour le prix d'un 2 ou 3 étoiles." C'est Didier Arino qui le dit. Le directeur général du cabinet d'études Protourisme l'a même expérimenté à titre personnel. Car la saison estivale n'est pas au beau fixe dans la capitale. Les touristes étrangers désertent Paris. En juin, le taux d'occupation (TO) a perdu 12 points pour se fixer à 77,1 %, selon l'office de tourisme et des congrès. Même la finale de l'Euro, le 10 juillet, n'a pas permis de faire le plein, avec un TO à 74,8 %. Et si d'aucuns ressentaient un frémissement à la hausse début juillet, les attentats de Nice ont changé la donne : entre le 25 et le 31 juillet, les réservations pour séjourner à Paris en provenance des États-Unis ont chuté de 19,2 %.
"Des disparités selon les régions"
Car la ville de Paris et l'Île-de-France ne sont pas les seules touchées. "Le deuxième point noir, c'est la région Paca", poursuit Hervé Bécam. Les réservations sur la Côte d'Azur ont, en effet, chuté de 10 % en juillet par rapport à la même période en 2015. Autres zones concernées par cette baisse de fréquentation : le littoral du Languedoc-Roussillon, la Normandie ou encore les châteaux de la Loire. Chambord accuse une baisse de 6 %, avec un recul de 20 % quant à la clientèle japonaise. Une désaffection que l'on retrouve chez les touristes chinois, qui boudent Paris et la France, selon l'Umih.
1 million d'euros confié à Atout France
Dans un tel contexte, l'État a confié 1 million d'euros à Atout France pour imaginer une campagne de promotion du tourisme dans l'Hexagone. Hervé Bécam pense qu'il faudrait multiplier "au moins par vingt" cette somme pour "donner autant d'images positives de la France que d'images négatives envoyées ces derniers temps". Il y a urgence à agir et réagir, confirme Didier Arino. Et ce d'autant que depuis le début de l'année, "on observe une chute de 6 à 8% des nuitées étrangères en France, alors qu'elle progressent de 11 % en Espagne".
Publié par Anne EVEILLARD