Bilan touristique : les étrangers boudent la France
Conjoncture - mardi 16 août 2016 10:31
Ajouter l'article à mes favoris
Suivre les commentaires Poser une question
Ajouter un commentaire Partager :
Article réservé aux abonnés
Suivre les commentaires Poser une question
Ajouter un commentaire Partager :
Paris (75) Attentats, insécurité, grèves, intempéries… La destination France perd de son attrait. En juillet, le nombre de nuitées internationales a chuté de 10 % en moyenne sur tout le territoire, par rapport à l'an dernier. Paris et la région Paca sont les zones les plus touchées.
"À Paris, en ce moment, on peut dormir dans un hôtel 4 voire 5 étoiles pour le prix d'un 2 ou 3 étoiles." C'est Didier Arino qui le dit. Le directeur général du cabinet d'études Protourisme l'a même expérimenté à titre personnel. Car la saison estivale n'est pas au beau fixe dans la capitale. Les touristes étrangers désertent Paris. En juin, le taux d'occupation (TO) a perdu 12 points pour se fixer à 77,1 %, selon l'office de tourisme et des congrès. Même la finale de l'Euro, le 10 juillet, n'a pas permis de faire le plein, avec un TO à 74,8 %. Et si d'aucuns ressentaient un frémissement à la hausse début juillet, les attentats de Nice ont changé la donne : entre le 25 et le 31 juillet, les réservations pour séjourner à Paris en provenance des États-Unis ont chuté de 19,2 %.
Autre constat : l'Umih estime à 32 % le taux d'occupation des
palaces parisiens durant la seconde quinzaine de juillet, contre 77 % en 2014. On
parle même d'une baisse de 20 % dans l'hôtellerie parisienne, tous standings confondus, et pire encore dans la restauration. Des résultats qui s'expliquent
par les vagues d'attentats, mais aussi par la crue de la Seine en juin, les
manifestations à répétition, la grève des éboueurs ou encore celle de la SNCF. "Quand on bloque le pays, ça a
forcément des conséquences", commente Didier Arino. Avis partagé par Hervé Bécam. Le vice-président
confédéral de l'Umih regrette l'image renvoyée à l'étranger d'une France "à l'arrêt".
"Des disparités selon les régions"
Car la ville de Paris et l'Île-de-France ne sont pas les seules touchées. "Le deuxième point noir, c'est la région Paca", poursuit Hervé Bécam. Les réservations sur la Côte d'Azur ont, en effet, chuté de 10 % en juillet par rapport à la même période en 2015. Autres zones concernées par cette baisse de fréquentation : le littoral du Languedoc-Roussillon, la Normandie ou encore les châteaux de la Loire. Chambord accuse une baisse de 6 %, avec un recul de 20 % quant à la clientèle japonaise. Une désaffection que l'on retrouve chez les touristes chinois, qui boudent Paris et la France, selon l'Umih.
"Des disparités selon les régions"
Car la ville de Paris et l'Île-de-France ne sont pas les seules touchées. "Le deuxième point noir, c'est la région Paca", poursuit Hervé Bécam. Les réservations sur la Côte d'Azur ont, en effet, chuté de 10 % en juillet par rapport à la même période en 2015. Autres zones concernées par cette baisse de fréquentation : le littoral du Languedoc-Roussillon, la Normandie ou encore les châteaux de la Loire. Chambord accuse une baisse de 6 %, avec un recul de 20 % quant à la clientèle japonaise. Une désaffection que l'on retrouve chez les touristes chinois, qui boudent Paris et la France, selon l'Umih.
Toutefois, Hervé Bécam nuance ce bilan touristique en
soulignant "des disparités selon
les régions". Il parle de "saison
correcte", notamment pour les villes de province qui ont accueilli
des matches de l'Euro. "Ceux qui
s'en sortent le mieux sont les marques fortes et ceux qui ont pré-commercialisé" leur établissement, précise Didier Arino. Il ajoute : "Le nombre de nuitées est en baisse de 4 % pour le mois de juillet par
rapport à juillet 2015, mais ça aurait pu être pire…"
1 million d'euros confié à Atout France
Dans un tel contexte, l'État a confié 1 million d'euros à Atout France pour imaginer une campagne de promotion du tourisme dans l'Hexagone. Hervé Bécam pense qu'il faudrait multiplier "au moins par vingt" cette somme pour "donner autant d'images positives de la France que d'images négatives envoyées ces derniers temps". Il y a urgence à agir et réagir, confirme Didier Arino. Et ce d'autant que depuis le début de l'année, "on observe une chute de 6 à 8% des nuitées étrangères en France, alors qu'elle progressent de 11 % en Espagne".
|
Derniers commentaires
Comment répartir les pourboires
À lire : Éloge du service en salle, valeurs et décryptage d'un métier de la restauration - Nouvelle édition augmentée
Tarte au fenouil et myzithra
Le repos hebdomadaire
Comment concilier entretien et environnement ?