L'arrivée de la 5e étoile est, pour Myriam Kournaf, directrice générale de l'hôtel Montalembert, la consécration d'un long travail mené à la tête de l'établissement. En cinq ans, l'hôtel a gagné 10 points de taux d'occupation à l'année, et 50 € de prix moyen à la chambre. Voilà pour les chiffres. Mais c'est grâce à la rénovation effectuée par Christian Liaigre, que l'hôtel, racheté en 2005 par le groupe familial espagnol Soldevila, a acquis une nouvelle notoriété auprès des étrangers. Pour stabiliser la fréquentation du restaurant, un vrai travail de reconquête a été mené auprès des clients de proximité. "Aujourd'hui, 50 % de notre clientèle est fidèle, à l'hôtel comme au restaurant. À l'hôtel, nous recevons un tiers d'Américains, pour la plupart des personnalités du monde artistique et culturel et des célébrités. Au restaurant, ce sont surtout des personnalités du monde littéraire et politique", affirme la directrice générale.
La proximité de la maison Gallimard a été déterminante et Myriam Kournaf a su intelligemment utiliser cet avantage. La directrice est ainsi à l'origine, en 2006, de la création d'un nouveau trophée littéraire, le Prix du premier roman de femme. Les délibérations et sa remise se déroulent entièrement au Montalembert. "Ce prix est une épreuve sérieuse qui demande du temps, et de la disponibilité", explique la directrice générale.
Le premier 5 étoiles de la rive gauche
Depuis sa rénovation, le Montalembert reçoit une nouvelle génération de clients, plutôt branchés, âgés de 30 et 50 ans, venant dans la capitale à la fois pour tourisme et affaires. Pour remettre l'établissement sur le devant de la scène, la jeune directrice a élaboré un plan de rénovation sur cinq ans : près de 2 millions d'euros ont été investis en accord avec l'esprit Christian Liaigre. Tous ces efforts ont un résultat : le Montalembert ne désemplit pas et la durée de séjours explose, de cinq à dix jours contre une moyenne de deux jours à Paris.
Avec cette 5e étoile, Myriam Kournaf entre dans la cour des grands, puisqu'elle est la première hôtelière sur la rive gauche à l'obtenir, avant même le Lutetia, "palace de la rive gauche". Mais pour la directrice du Montalembert, pas question de 'jouer au palace' même si la rigueur de sa gestion s'en approche : "nous avons une équipe de 55 collaborateurs pour 54 chambres". C'est surtout l'attention donnée au service qui positionne l'hôtel en catégorie luxe, une attitude obtenue grâce à un management subtil fondé sur un principe simple, "une présence permanente, discrète et élégante". C'est pour cette ambiance que les clients sont fidèles : "Il y a même des personnes qui viennent tous les jours, ce qui permet au chef de jouer avec les produits du moment en changeant de carte toutes les six semaines", explique la directrice.
Publié par Évelyne de Bast