Alors que l'Espagne enregistre une recrudescence des cas de Covid-19 et que les autorités envisagent de nouvelles restrictions sanitaires, les professionnels de l’hôtellerie et la restauration haussent le ton pour s'indigner contre les mesures imposées. Plus de 2 000 représentants du secteur se sont ainsi retrouvés à Madrid afin de “dénoncer la criminalisation et la stigmatisation de leurs activités par les dirigeants politiques”, selon les termes de Ramón Más, président d'une association d'établissements de nuit (España de noche) : “Les bars de nuit et discothèques ont été désignés par le gouvernement comme principaux responsables de la prolifération du virus sans qu'il y ait aucune preuve, et nous sommes les seuls dont les activités soient à ce jour totalement suspendues par décret”. La réglementation n’affecte évidemment pas seulement ces établissements, puisque dans la plupart des régions, la fréquentation des bars et restaurants reste sévèrement contingentée : limitation à 50 % de la capacité d'accueil, fermeture des terrasses à 23 h 30, interdiction de se regrouper à plus de 6 ou 10 personnes par table (selon les régions)...
“Nous avons perdu 400 000 enmplois directs”
De fait, Plus de 60 000 établissements n'ont pas rouvert en Espagne depuis le début de la pandémie, et 40 000 ont préféré baisser le rideau après le confinement à cause de l'effondrement de la fréquentation touristique. Pour sa part, le chef français Daniel Brin a gardé ouvert cet été le bar-restaurant Petit D@niel, l'un de ses deux établissements à Barcelone, “plutôt que de rester les bras croisés. Je peux vous assurer que cette crise est bien plus dure que celle de 2008. La saison touristique est désormais perdue. On attend la fin de l'année pour titrer le bilan avec ceux qui s'en sortiront, mais on sait déjà qu'on mettra du temps avant de remonter la pente.”
Le président de la Confédération espagnole des entrepreneurs de l'industrie hôtelière, José Luis Yzuel, confirme ce sentiment : “Nous a déjà perdu plus de 400 000 emplois directs ! Nous pourrions atteindre 680 000 licenciements et des faillites en cascade.” Ce qui justifie ses menaces de plaintes en justice contre l’État pour demander des indemnisations pouvant atteindre 40 milliards d'euros, selon les calculs de la confédération.
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Publié par Francis MATÉO