Marseille
Si de 1995 à 1998, l'activité croisières du port de Marseille a fait un bond considérable, l'année 1999 devrait être en revanche une année de stagnation. Pour que la croissance reprenne en l'an 2000, le comité régional de tourisme ajoute ses efforts à ceux du Club de la croisière de Marseille-Provence.
De 1995 à 1998, le nombre
total de passagers accueillis à Marseille est passé d'à peine 20 000 à plus de 150
000. Mais, pour 1999, on s'attend à une réduction du nombre de passagers en tête de
ligne (croisières au départ de la ville), qui jusque-là représentaient 40 % des
voyageurs. Or ce sont eux qui amènent les retombées économiques les plus
intéressantes, car ils passent souvent une ou deux nuits sur place avant d'embarquer et
visitent la ville et ses abords plus que les autres.
Le tourisme de croisière est par ailleurs devenu un axe prioritaire de la politique
touristique de la municipalité et de ses partenaires économiques, qu'il s'agisse du port
autonome ou de la chambre de commerce et d'industrie, qui fondent beaucoup d'espoirs sur
son développement. C'est d'ailleurs en ce sens qu'ils ont créé ensemble, en 1996, le
Club de la croisière de Marseille-Provence.
Les efforts réalisés pour promouvoir la destination, développer l'accueil des
passagers, coordonner l'action des divers opérateurs impliqués, et améliorer les
installations et services portuaires, ont porté leurs fruits. Cependant l'activité
croisières n'a pas atteint son équilibre financier et coûte au port plus qu'elle ne
rapporte. Celui-ci estime que cet équilibre ne pourra être atteint qu'avec un trafic de
250 000 passagers, ce qui est d'ailleurs l'objectif que s'est fixé le Club de la
croisière pour 2001.
La stagnation attendue pour 1999 est notamment due à la diminution du nombre des escales
du Norway (ex-France). Par ailleurs, les ports de la Méditerranée, comme Barcelone qui
va prochainement mettre en service une nouvelle et gigantesque gare croisières, ont de
leur côté fait de gros efforts pour développer leurs infrastructures d'accueil.
Marseille doit donc mettre les bouchées doubles pour renouer avec la progression en l'an
2000.
C'est dans ce contexte que le comité régional de tourisme a décidé de s'engager plus
activement aux côtés du Club de la croisière. Son objectif est de présenter, à partir
des portes d'entrée que sont les ports, l'énorme gisement touristique de la région.
Du 9 au 12 mars, le CRT Provence-Alpes-Côte d'Azur participait au Seatrade Cruise
Shipping de Miami qui regroupait, sur un stand de 60 m2, les ports de Marseille, Toulon et
Saint-Tropez. Le Club de la croisière de Marseille en occupait la moitié.
Pour les deux années à venir, ce dernier, qui continuera de bénéficier du partenariat
du CRT, focalisera plus particulièrement son action sur le développement de l'activité
tête de ligne. Et compte sur la mise en service du futur terminal Léon Gourret. Il
espère que cet équipement permettra de fixer de nouveaux opérateurs qui
bénéficieront, affirme t-il, du port le mieux équipé et le plus performant du marché
de l'Europe méditerranéenne.
L. Casagrande
L'HÔTELLERIE n° 2607 Hebdo 1er Avril 1999