Tête de pont des croisières en Méditerranée
En visitant l'exposition présentant le projet d'extension du port de Nice, les hôteliers niçois ont compris qu'une nouvelle manne touristique s'offrait à eux : la clientèle de croisière qui ne cesse de se développer, notamment en Méditerranée.
A l'origine de ce nouvel enjeu, devant permettre au port de Nice de positionner la Côte d'Azur comme un véritable pôle d'activité maritime, la volonté commune de l'Etat, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, le département des Alpes-Maritimes, la ville de Nice et la chambre de commerce et d'industrie de Nice-Côte d'Azur. De plus, le dossier est inscrit dans le cadre du contrat de plan Etat-Région. Les études de faisabilité technique étant positives, les partenaires viennent de lancer une phase de concertation incluant une exposition organisée dans un pavillon temporaire installé directement sur le port. Des visites guidées, organisées par l'assemblée consulaire (concessionnaire du port jusqu'en 2028), ont permis aux professionnels concernés (hôtellerie, restauration, agents de voyage) de prendre la mesure des retombées potentielles d'un tel projet sur leurs activités. En pratique, ce projet vise quatre objectifs : une meilleure desserte de la Corse, une amélioration de la plaisance, une prolongation de l'activité marchandises et surtout le développement de la croisière.
La croisière s'amuse à Nice
Il est vrai qu'après les Caraïbes, la Méditerranée est la deuxième destination dans
le monde pour les croisières (9 millions de passagers dans le monde en 1999). Nice, qui
bénéficie déjà d'une activité croisière soutenue, peut raisonnablement ambitionner
de devenir l'une des principales têtes de ligne européennes. Dans la configuration
actuelle de son port, la ville accueille 50 000 passagers par an et, sans aménagements,
elle ne pourra pas espérer dépasser le double de passagers d'ici deux ans. Par contre,
une fois les travaux réalisés, un objectif de 400 000 passagers est possible d'ici 2012.
L'enjeu économique est considérable quand on sait que la dépense du croisiériste, lors
des pré ou postséjours (en moyenne 48 heures minimum), atteint 1 000 francs par jour.
Les aménagements consistent essentiellement dans la construction d'une nouvelle digue et
de deux quais (pour deux navires jusqu'à 200 m de long), ainsi que l'aménagement d'un
nouveau bassin (pour deux autres navires jusqu'à 300 m de long) et l'installation d'un
terminal croisière avec services associés. Le coût est à la hauteur des objectifs :
près d'un milliard de francs avec livraison pour 2006. Bien évidemment, le Syndicat des
hôteliers de Nice-Côte d'Azur, présidé par Jean-Paul Cordero, soutient largement cette
nouvelle dimension maritime, et les résultats d'un sondage effectué auprès de ses
adhérents ont confirmé que, d'une année sur l'autre, les retombées de l'activité
croisière ne cessent de se développer. Pour leur porte-parole, Michel Tschann, "l'extension
du port de Nice reste fondamentale et la Ville ne doit pas laisser passer une telle
opportunité. La réalisation d'un projet de cette envergure augmentera d'une manière
plus marquée la dimension touristique de Nice". Avec un aéroport international
à 7 km du centre-ville et un port de croisière accueillant les plus grands navires de
croisière au cur même de la cité, Nice est capable de rester dans les premiers
rangs des grandes destinations touristiques dans le monde, d'autant plus qu'elle s'appuie
sur une hôtellerie très diversifiée et de grande qualité.
C. Roussel
Nice, qui bénéficie déjà d'une activité croisière soutenue, peut
raisonnablement ambitionner de devenir l'une des principales têtes de ligne européennes.
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L'HÔTELLERIE n° 2671 Hebdo 22 Juin 2000