du 25 décembre 2003 |
FORMATION |
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Pourquoi aller chercher loin ce que l'on a à portée de main ? Pour tenter de remédier à la pénurie de main-d'uvre, Gilles Grandjean, président de l'Union nationale des anciens élèves d'écoles hôtelières (Unaeeh), propose une idée originale : l'ouverture de frontières internes. En clair : former et embaucher les jeunes, pour l'instant désuvrés, des banlieues. Et ce faisant, repousser l'idée de faire appel à la main-d'uvre des pays d'Europe de l'Est. Premier levier du projet, les restaurants de cuisine étrangère, très présents dans les petites villes, recevraient les jeunes en formation une partie du temps, le reste étant passé à la préparation d'un CAP revisité, orienté sur la cuisine exotique, et dont les modules consacrés à l'hygiène ou à la méthode HACCP seraient dispensés dans le tronc commun avec le CAP de restauration dit classique. Des idées qu'il expose dans un courrier, daté du 28 novembre dernier, à Renaud Dutreil, secrétaire d'Etat aux Petites et moyennes entreprises, au Commerce, à l'Artisanat, aux Professions libérales et à la Consommation.
Ascenseur social
"On recherche désespérément 50 000 employés dans ce métier, demain certains
parlent de 80 000 de plus grâce à la baisse de TVA, et Monsieur Raffarin annonce que le
tourisme est l'avenir de la France, que pour servir et accueillir les plus de 100 millions
de visiteurs prévus dans 7 à 10 ans, il faudra 300 000, voire 400 000 personnes de
plus... Il faudra ouvrir nos portes à la main-d'uvre étrangère. Pourquoi
ne pas offrir d'avenir à tous ceux qui, dans nos banlieues, sont sans travail, sans
motivations, sans espoir ? Les Auvergnats quittant leur ferme isolée, leur pays sans
espoir de travail, sans avenir, avec leur patois et leur seul courage pour bagage,
étaient dans la même situation que nos jeunes. Notre métier est depuis toujours un
ascenseur social, les employés d'hier ont toujours été les patrons de demain, par une
entrée grâce à un CAP adapté à leurs origines, nous leur donnerons la fierté
d'intégrer le monde du travail par leur culture mère, leur gastronomie, et nos
administrations pourront avoir face à elles des personnes formées et responsables. Ceux
qui en ont envie pourront alors prendre la passerelle vers les autres voies de la
restauration", écrit-il.
Pour sensibiliser les jeunes, Gilles Grandjean espère mobiliser les restaurateurs de
cuisine exotique, indépendants ou grandes enseignes, désireux de témoigner de leur
parcours. Quant à la définition du référentiel du CAP de restauration 'exotique', il
propose de s'inspirer de ceux des autres pays à tradition culinaire tels que le Maroc par
exemple.
L. Anastassion zzz68m
Les personnes intéressées par ce
projet peuvent joindre l'Unaeeh :
13, rue de l'Ancienne Comédie
75006 Paris
info@unaeeh.com
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L'Hôtellerie Restauration n° 2853 Hebdo 25 décembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE