Cette année-là...* François Mitterrand est élu président de la
République. Pierre Mauroy, devient Premier ministre. |
Les professionnels de la restauration ne peuvent plus ignorer ce phénomène : le hamburger envahit le vieux continent. Trois grands se partagent le gâteau : «McDonalds», «Burger King» et «What a Burger». Le plus important, McDonald's, ouvrait en 1967 sa première unité au Canada. En 1978, il possédait 5.185 restaurants dans le monde et en 1981, 14 à Paris. Numéro 2 mondial avec 2.439 exploitations, Burger King projette 350 nouvelles implantations pour cette année, dont 30 en France. Quant à «What a Burger», créé par Jacques Borel en 1980, il prévoit d'ici quatre ans, l'ouverture de 15 restaurants en France dont plusieurs dans la capitale.
Certains dirigeants syndicaux ne sont pas restés sans voix devant le succès de cette formule «non-conformiste» importée d'outre-Atlantique. Président du Syndicat patronal des cafetiers-limonadiers de Paris, Jean Blat déclare : «Les cafetiers-restaurateurs ne vont pas manquer d'imagination pour offrir des prestations propres à satisfaire les nouveaux goûts d'une clientèle plus soucieuse de rapidité que de conformisme.
«Les cafetiers-restaurateurs ne vont pas manquer
d'imagination pour offrir des prestations propres à satisfaire les nouveaux goûts d'une
clientèle plus soucieuse de rapidité que de conformisme.»
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Jeune diplômé de l'Essec et de l'Université de «Cornell», Laurent Caraux revient des Etats-Unis persuadé de l'efficacité des méthodes de gestion de la restauration américaine. Aussi, Laurent Caraux décide-t-il d'appliquer ces méthodes aux bons vieux sandwiches de chez nous. Avec l'appui de Novotel, il se lance dans le fast-food à la française et crée «Pomme de Pain». Avec une simple base, la baguette à croutons, «Pomme de Pain» propose 20 articles différents accompagnés de bière, cidre ou vin. La qualité reste un souci majeur du concept et l'on n'hésite pas à vendre quelques centimes au-dessus de la concurrence pour assurer la constance de cette qualité. La recette semble satisfaisante, puisqu'après les deux premières ouvertures parisiennes, cinq autres sont programmées pour 1981.
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Outre l'arrivée massive des fast-foods, on note des changements sensibles dans les habitudes de consommation. Désormais, les clients se détournent de la pension complète et invoquent «l'envie de changer de cadre, le désir d'éviter les horaires stricts... vivre l'aventure en quelque sorte». Face à ce changement, c'est l'éclosion des formules buffet ou brunch. Et il est sérieusement préconisé de «centrer l'offre autour des crudités et des plats du type basses calories, ces nourritures ayant les faveurs du public».
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Tandis que Jacques Borel International sort du rouge et présente des résultats positifs pour l'exercice 1980, Bernard Treizenem quitte son siège de président du Conseil d'administration. On profite de l'occasion pour doter la société de nouveaux statuts avec notamment l'instauration d'un conseil de surveillance (Paul Dubrule à la présidence et Alexander Daignault à la vice-présidence) et d'un directoire (Gérard Pélisson, président et Bernard Westercamp, vice-président). «Il est alors indéniable, explique un journaliste fort perspicace, que l'entrée en fonction de Paul Dubrule et Gérard Pélisson, par ailleurs coprésidents du groupe Novotel, à la tête des organes de direction du groupe Jacques Borel International, traduit la volonté d'étudier et de mettre en oeuvre d'éventuelles synergies entre les deux groupes.»
Paul Dubrule et Gérard Pélisson, coprésidents du groupe Novotel, reçoivent le
diplôme de «Man of the World».
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C'est une victoire pour les syndicats. «Le législateur a enfin entendu nos revendications. Le texte de loi du 29 janvier se montre enfin plus réaliste.» Désormais, il prend en compte, afin de déterminer les conséquences sur la représentation du personnel et l'exercice des droits syndicaux, le nombre d'heures d'emploi dans l'entreprise et non plus uniquement le nombre de personnes. Autrement dit, deux employés travaillant à mi-temps ne compteront plus que pour une unité dans les effectifs.
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La liberté des prix déclarée par Jean-Pierre Soisson à la fin de son mandat n'aura été que de courte durée. Dès le mois d'octobre, le gouvernement Mauroy fixe de nouvelles règles du jeu : blocage des prix, taxation des frais généraux d'entreprise, impôt sur la fortune et majoration de la TVA pour l'hôtellerie de luxe. Les professionnels s'insurgent contre cette politique et considèrent que l'impôt sur la fortune aura deux conséquences graves : la disparition d'une grande partie de l'industrie familiale qui représente alors 85% des établissements, surtout en 3 et 4 étoiles. Et le transfert du patrimoine français vers des mains étrangères.
Les enseignes poursuivent leur développement* Filiale d'Air France, la chaîne Méridien annonce
l'ouverture de huit nouvelles unités haut de gamme en 1981, ce qui porte à 41 le nombre
total d'hôtels (soit 13.000 chambres). |
En bref...* La peine de mort est abolie. |
L'HÔTELLERIE n° 2500 Hebdo 6 Mars 1997