Condamnations modérés pour les 42 inculpés

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L'Hôtellerie n° 2467 du 18 juillet 1996

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Vidéo-pokers

Condamnations modérées pour les
42 inculpés

Le Tribunal correctionnel de Reims vient de condamner à des peines d'amende 38 cafetiers impliqués dans une affaire de machines à sous. Quatre placiers écopent de peines de prison avec sursis et d'amendes de 25.000 à 50.000 francs.

Le Tribunal correctionnel de Reims a rendu le 25 juin son jugement dans l'affaire dite des machines à sous. Les juges se sont montrés relativement cléments, en ne suivant que partiellement les réquisitions du parquet. Celui-ci avait en effet demandé une peine d'emprisonnement avec sursis de 12 à 15 mois pour les placiers et une peine d'amende de 10.000 à 15.000 francs pour les débitants de boissons. Les premiers ont été condamnés à 10 mois de prison avec sursis et des amendes allant de 25.000 à 50.000 francs. Le tribunal a retenu également la responsabilité des cafetiers qui se sont vus infliger des peines d'amende de 2.000 à 9.000 francs en fonction de la durée de détention des vidéo-pokers.

On se souvient que cette affaire, qui avait éclaté en juin 1994, avait alors fait grand bruit. C'était en effet la première fois en France que la police démantelait un véritable réseau de jeux clandestins reposant sur l'utilisation frauduleuse de jeux alors autorisés. Le principe de la fraude était d'une simplicité extrême : il suffisait au cafetier indélicat d'échanger les lots en nature de faible valeur contre des espèces sonnantes et trébuchantes. On estime que la mise en place de ces jeux hors-la-loi pouvait rapporter à leurs auteurs entre 7.000 et 10.000 francs par mois pour chaque machine.

Hypocrisie

A l'énoncé du jugement, les avocats ont une nouvelle fois dénoncé l'hypocrisie de ce procès, rappelant comme Me Francis Fossier que «ce système était généralisé dans toutes les villes de France et que seuls les cafetiers rémois avaient été inquiétés». Avant d'ajouter que l'utilisation frauduleuse des vidéo-pokers était de notoriété publique. «Les autres cafetiers, les consommateurs et les policiers savaient ce qui se passait.» On remarquera toutefois que peu de condamnés devraient faire appel d'un jugement, que tous les observateurs s'accordent à considérer comme relativement indulgent.

Reste qu'aujourd'hui si ce type de vidéo-pokers n'existe plus, on signale une recrudescence des fraudes aux jeux électroniques. Notamment dans les grandes villes. La loi du 16 décembre 1994, entrée en application en mai 1995, interdit les vidéo-pokers. Mais on assiste depuis quelques mois à la reconversion -naturellement illicite- de vieux jeux vidéo du type «Pacman» ou «Space Invader» en machines à sous. La machine sous son aspect anodin renferme un deuxième logiciel de poker. Lui, totalement prohibé. Plus élaboré encore le vidéo-poker à télécommande. Le cafetier indélicat peut mettre en marche à distance grâce à cette télécommande soit le jeu vidéo autorisé, soit le vidéo-poker illicite. Il peut aussi, en cas de descente de police, détruire la mémoire de la machine à sous. «On note aussi l'apparition de «poker rave», un petit jeu de comptoir et du pachinko, un flipper belge, qui donnent lieu à des mises d'argent», souligne un policier. J. Thiéry



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