On ne peut que regretter la désaffection des structures syndicales patronales, tant sur le plan départemental que national, dans l'hôtellerie-restauration. Une désaffection qui ne fait que diluer l'impact des revendications d'une profession depuis longtemps très divisée. De nature très individualiste, cafetiers, restaurateurs et hôteliers sont certainement très exigeants et peu faciles à satisfaire sur le plan de l'action syndicale. Très impliqués dans leur propre affaire, ils ont souvent tendance à exiger de leurs représentants professionnels une immédiate solution à leurs problèmes de l'instant. Une mission que se sont efforcés de remplir les syndicats départementaux les plus dynamiques, mais qu'ils ne pourront continuer à assumer dans l'avenir qu'en prenant appui sur une structure nationale forte, technique, politique, innovatrice, et, faut-il le préciser, très compétente.
Les organisations patronales qui ne s'imposeront pas une remise en cause dans les années qui viennent, tant au niveau des hommes que des structures, n'auront plus de raison d'être et perdront la confiance des professionnels. Plutôt que d'agir sous une forme réactive en faisant valoir des revendications empreintes de conservatisme, les instances patronales se devront d'imaginer et de proposer des changements nécessaires à l'avenir, suscitant les réformes indispensables au développement de leur secteur économique. Force de proposition, l'instance syndicale devra convaincre tant les politiques que les entrepreneurs des besoins de changement des structures de cette profession. Tout immobilisme d'un secteur aussi dynamique que l'hôtellerie-restauration serait un danger pour l'activité touristique française dans son ensemble. Prospective, innovation devront être au coeur des préoccupations des acteurs de ce secteur. Il est temps que l'on accepte de faire avec l'évolution de la société et non plus contre.
P.A.F.
L'HÔTELLERIE n° 2478 Hebdo 10 octobre 1996