Bon an mal an, 1,2 million de visiteurs entrent dans la basilique Sainte-Thérèse de Lisieux. Tous ne sont pas des pèlerins, loin s'en faut. «La grande majorité d'entre eux repart après une courte visite du monument sans en savoir beaucoup plus sur Sainte-Thérèse, son histoire, son message spirituel. Seulement un quart des personnes qui visitent la basilique descendent dans la basse-ville visiter le Carmel où Thérèse séjourna neuf ans. Une plus faible proportion encore se rend dans sa maison natale, ou dans la cathédrale, sa paroisse.» Cette situation que déplore Henri Proust, le directeur des services des pèlerinages, tient à l'éloignement de la basilique du centre-ville, ainsi qu'aux faibles services d'information proposés autour du sanctuaire. Pour y remédier, le Conseil du pèlerinage a lancé en 1992 une souscription pour la construction d'un centre d'accueil pastoral. En quatre ans, les dons ont afflué. Ils représentent plus de la moitié des 30 millions de francs nécessaires à la construction de l'édifice bâtit sous le parvis de la basilique.
En cette année d'anniversaire, Lisieux qui célèbre les 100 ans de la mort de Thérèse, attend en effet deux millions de personnes. «Le but de notre nouveau centre est de mieux accompagner le visiteur et d'essayer d'en faire un pèlerin au sens large du terme», précise Henri Proust. Pour cela, le bâtiment se dote des équipements les plus modernes : un amphithéâtre de 120 places à l'intérieur duquel sera projetée une vidéo d'un quart d'heure sur la ville, le pèlerinage, le message thérésien. Autour du hall central, un espace d'exposition, des bornes d'information interactives, une librairie, des salles de réunion et des toilettes en nombre suffisant. Rien ne manquera pour donner aux touristes l'envie de prolonger leur séjour à Lisieux après la visite de la basilique.
Cette perspective enchante Patrice Caro, propriétaire du restaurant Le Bretagne, responsable local de la FDIH. «Nous avons la garantie que le centre n'abritera aucun restaurant, bar ou hôtel, contrairement aux bruits qui couraient. Dans une ville de 25.000 habitants, poursuit-il, jamais sans la basilique nous ne pourrions vivre avec 700 lits, une quarantaine de restaurants.»
Déjà, pour les week-ends phares des commémorations, les réservations de chambres affluent dans les 22 hôtels de Lisieux. «Cette manne ne doit pas nous faire tourner la tête, avertit Patrice Caro. Pour le cinquantenaire, certains avaient cru au miracle commercial. Les prix avaient flambé et Lisieux a longtemps traîné sa mauvaise réputation. Ne commettons pas la même erreur.»
O. Lemierre
Le centre d'accueil des pèlerins est en construction
sous le parvis de la basilique de Lisieux. Troisième site touristique de Normandie, elle attire 1,2 million de visiteurs chaque année.
L'HÔTELLERIE n° 2478 Hebdo 10 octobre 1996
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