«Je ne supporte plus de marchander le prix des chambres. Je ne veux plus être un marchand de tapis», déclare François Martel, président de la section hôtellerie de l'Union CHR 13 et propriétaire de l'ex-hôtel «Le Moulin» à Aix-en-Provence, devenu depuis le 1er octobre, un hôtel meublé. Depuis trois ans, le bilan de l'établissement 2 étoiles implanté dans le quartier universitaire aixois était négatif. «Le Moulin» avait perdu 500.000 F de chiffre d'affaires de 1991 à 1995. «L'hôtel avait vieilli, poursuit François Martel. Alors quoi faire? Investir pour refaire les chambres au goût du jour ou changer d'orientation ?» L'été dernier, François Martel a tranché et a démarré en août la transformation de ses chambres en studios pour étudiants.
La résidence «Le Moulin» a donc réaménagé 12 studios déjà existants et a transformé 12 chambres en studios. 13 autres chambres serviront pour des locations à la semaine ou au mois. Les nouveaux appartements de 28 m2, dont certains avec terrasse, sont équipés d'une cuisinette avec frigo, plaques électriques, vaisselles et ustensiles de cuisine, de téléphone avec ligne directe, de placards et de télévision. Les peintures, l'électricité ainsi que certaines moquettes et certaines salles de bains ont été refaits et les placards réaménagés. Prix de la location d'un studio par mois : 3.260 F, eau chaude, électricité, chauffage et redevance TV compris.
Prochainement, «Le Moulin» ouvrira en terrasse un snack, à la place de l'espace petit déjeuner de l'hôtel. Il proposera à une clientèle de l'établissement, mais également à une clientèle extérieure, une restauration rapide (salade, sandwich, pizza, etc.). Par ailleurs, le salon, réservé auparavant à la clientèle de l'hôtel, devrait se transformer en buanderie automatique. Coût global de l'investissement : 1,4 MF. «Si j'avais choisi de rénover l'hôtel, j'aurai dû investir peut-être davantage avec une rentabilité incertaine. Alors qu'avec une résidence hôtelière, j'ai moins de frais et moins d'achats : nous ne délivrons ni serviettes ni draps et j'ai licencié quatre personnes.»
Jusqu'au 31 mai, la résidence «Le Moulin» affiche complet avec une clientèle d'étudiants. Pour les mois d'été, l'établissement mise sur une clientèle de curistes et de vacanciers. «Cette année, j'ai signé un contrat d'hébergement avec un centre de formation d'auxiliaire vétérinaire à Aix-en-Provence. Je ne débloquerai donc aucun budget publicité pour 1996-1997, précise François Martel. Et si jamais, la nouvelle activité du «Moulin» ne permettait pas de refaire surface, je ferai gérant d'immeuble et je revendrai les studios un à un. Il faut savoir se reconvertir. Les hôtels traditionnels, entre 20 et 40 chambres du centre-ville aixois résistent difficilement. Ils vont peut-être disparaître d'ici 10 ans tout comme ont disparu les hôtels 1 étoile du centre-ville.»
C. Tonarelli
L'HÔTELLERIE n° 2483 Hebdo 14 novembre 1996
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