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Trop de diplômes à Bac et plus ?

"Pas pour les chaînes", pour Gilles Honegger d'Accor

Invité le 17 octobre dernier par l'Institut de Gestion Hôtelière (IGH), une école privée dans laquelle sont associés Accor et Agapes aux côtés de son patron Pierre Bouvier, Gilles Honegger, directeur général de la formation du groupe Accor, a réaffirmé devant les étudiants de l'institut, l'intérêt des formations hôtelières longues ou relativement longues.

"Le Bac Professionnel devrait s'imposer à l'avenir, estime-t-il. L'hésitation actuelle tenant à ce que ce diplôme n'est pas encore connu et compris de tous les professionnels." Le Bac Technologique très théorique, a-t-il rappelé "ne constitue pas une fin en soi et nécessite de poursuivre les études jusqu'au BTS pour bénéficier d'études et de stages professionnels en quantité suffisantes". Malgré cela, la profession, Accor en particulier, n'est pas encore tout à fait satisfaite des filières en place et construit avec un certain nombre d'écoles des formations complémentaires de préparation à l'entrée en vie active, sortes de passerelles école-entreprise.

"Mais pour évoluer dans l'entreprise, les jeunes doivent disposer d'une formation de base suffisante", plaide-t-il. Pierre Bouvier affirme n'avoir aucun problème de placement pour ses diplômés niveau BTS. Il est vrai toutefois que même dans les grandes entreprises hôtelières la majorité des embauches s'effectue à un niveau IV ou V. "Schématiquement, explique Gilles Honegger, nous embauchons dix CAP/BEP pour cinq Bac Pro et un ou deux BTS. Mais 50% des CAP/BEP ne restent pas plus de cinq ans dans l'entreprise, et ceux qui restent se forment. La formation Bac Pro nous intéresse beaucoup et les BTS deviennent indispensables", conclut-il. De plus, une entreprise comme Accor ouvre un grand angle sur d'autres métiers, comme la restauration collective et le tourisme.

Un fossé se creuse

Il est vrai que l'évasion des formés à l'école hôtelière hors de la profession est très importante. Mais pour Pierre Bouvier et Gilles Honegger, s'il est vrai que les rythmes de vie hôtelière y sont pour beaucoup, il faut y voir aussi un fait très positif : la formation en hôtellerie et restauration et un peu d'expérience dans ces métiers apportent de grandes richesses à d'autres professions... Le sens du client et du service, la connaissance du produit, la discipline.

Il semble donc bien qu'un fossé se creuse entre les demandes de formation de l'hôtellerie et de la restauration traditionnelle et celles des grandes entreprises de la profession. Selon deux directions d'écoles hôtelières belges à Bruxelles et Namur, il existerait même une demande naissante de chaînes d'origine américaine pour des formations supérieures d'au moins trois ans, plutôt quatre. Motif : on demande désormais des directeurs d'hôtels capables de gérer au-delà du résultat brut d'exploitation, autrement dit responsables de la gestion de leurs investissements, de la stratégie à moyen et long terme, des relations avec leur environnement politico-économique. Prenons ces contradictions du bon côté : il y aura de la place pour tout le monde. Tous les métiers ne peuvent en dire autant.

A. S.



L'HÔTELLERIE n° 2483 HEBDO 14 novembre 1996

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