C'est au Petit Nice, chez Passédat, qu'ils se sont retrouvés autour de Léon Raynaud. L'occasion d'être très impressionné par le parcours tant professionnel qu'humain, de ce jeune homme de 90 ans qui arrive encore à lire chaque jour son journal sans avoir besoin de lunettes ! De quoi faire quelques envieux et envieuses. Ancien élève de l'Ecole supérieure de commerce de Marseille, Léon Raynaud est arrivé à la restauration après avoir dirigé l'affaire familiale de Rhum et Spiritueux et lui avoir donné un essor important. Membre très actif déjà du syndicat des vins et spiritueux des Bouches-du-Rhône, il en assura la présidence de nombreuses années. C'est en 1943 qu'il se lança dans la profession en prenant une part très importante dans la gestion d'un bar américain très à la mode, alors «Le Fouquet» rue Beauvau. Un lieu qui était très novateur puisque les Marseillais s'y pressaient pour apprécier une nouvelle formule de restauration que l'on baptisait «snack».
Léon Raynaud n'allait pas s'arrêter en si bon chemin : il reprit la gérance du restaurant Le Campa, avant de créer l'établissement qui allait, des années durant, être la référence de Cassis : La Presqu'Ile.
Débordant d'activités, d'idées et de dynamisme, Léon Raynaud ne pouvait se contenter de la gestion de ses affaires, aussi, dès 1947, il devint un membre très actif du Syndicat des hôteliers, restaurateurs, cafetiers du département, auprès du président Gaimar. Il assura ainsi de nombreuses années la présidence des cafetiers et la vice-présidence, avant de prendre la présidence du syndicat de 1980 à 1982 et d'assurer les charges de conseiller prud'hommes, président de la branche commerce et président général des prud'hommes.
Aujourd'hui, Léon Raynaud reste toujours très actif et sait jouer le rôle de «sage» quand les événements l'imposent. Président d'honneur de l'Union CHR 13, de la Fédération régionale de l'industrie hôtelière de PACA, de l'Interfédération du Midi, il est actuellement encore membre de la FNHF et de la Commission des finances de la FNIH.
Les retrouvailles organisées pour lui faire souffler ses 90 bougies étaient l'occasion pour de nombreux anciens présidents départementaux de la FNIH, mais aussi de l'Interfédération du Midi, et un ancien président fédéral, de prouver qu'au lieu d'user son homme, le syndicalisme patronal sait au contraire le conserver. Ce qui aura incontestablement donné du tonus aux plus jeunes, à ceux qui viennent tout juste de fêter leur mi-centenaire et à qui Léon Raynaud a donné rendez-vous dans 10 ans, pour son centenaire !
Un anniversaire surprise organisé par le bureau de l'Union CHR 13.
L'HÔTELLERIE n° 2484 Hebdo 21 novembre 1996