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Deux tiers des lits restent inoccupés

L'hôtellerie allemande ne fonctionne qu'à un tiers de ses capacités. C'est le constat que fait la Dehoga, la Fédération allemande de l'hôtellerie et de la gastronomie, au regard des résultats de l'année 1995. L'année dernière, le chiffre des nuitées a certes augmenté de 0,9% à l'Ouest (15,3% à l'Est), cependant, les capacités ont crû parallèlement de 1,6% (18,9% à l'Est).

Cette hausse est en premier lieu imputable aux groupes hôteliers qui ont procédé en 1995 à l'ouverture de 99 nouveaux établissements, portant à 885 le nombre d'hôtels sur l'ensemble de la République fédérale (+ 13%). Résultat de cette expansion, une baisse du taux de fréquentation : 33,9% au lieu de 34,7% en 1994.

La tendance est aux établissements de moyenne, voire de petite dimension. Les nouveaux hôtels ne disposent en général que de 80 chambres, pour la plupart en première et deuxième catégorie. A noter que 1/3 de ces nouvelles capacités concerne les nouveaux länder qui constituent jusqu'à présent 20,3% du parc hôtelier allemand en nombre de chambres. Pour la première fois, le marché est-allemand donne des signes de saturation. Le taux de fréquentation y est de 33,7% inférieur à celui de la moyenne fédérale, alors que la taille des hôtels est légèrement en hausse (74 lits au lieu de 73 en moyenne). Le marché de l'Est reste marqué par une forte proportion d'établissements (pensions, auberges, meublés...), résurgence des privatisations aux lendemains de la réunification. Cette configuration risque cependant d'être bouleversée dans les prochaines années par l'évolution du marché de l'Ouest. Dans l'Allemagne occidentale, en effet, les pensions et auberges ont perdu entre 1984 et 1994, respectivement 31,7 et 21,4% de leurs capacités au profit de l'hôtellerie classique (+ 34,3%).

Pas optimistes !

La concentration se traduit outre-Rhin par une hausse du nombre d'implantations des 40 premières chaînes hôtelières (805 au lieu de 610) et une augmentation de leur chiffre d'affaires (6,78 au lieu de 5,5 milliards de DM). Les groupes n'échappent cependant pas aux effets de la saturation puisque le CA moyen par établissement baisse de 9 à 8,4 millions de DM.

Pour 1996, les hôteliers allemands ne sont pas optimistes. D'après eux, la crise rencontrée continuera d'accentuer la tendance à l'expansion des 2-3 étoiles et à la compression des prix dans l'hôtellerie de grand luxe. La Dehoga, qui s'alarme de ces évolutions du marché allemand, suit avec intérêt les projets de réforme fiscale en Allemagne : «Dans un système d'économie libérale, nous ne pouvons mettre en place ni quotas ni instance de contrôle. Cependant, la situation actuelle résulte des conditions fiscales très favorables à l'investissement immobilier. Seule une modification des amortissements fiscaux pourra mettre un frein à l'inquiétante expansion du parc hôtelier

E. Bonte



L'HÔTELLERIE n° 2484 HEBDO 21 novembre 1996

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