Pour ces hôteliers-restaurateurs qui sont le fer de lance de la profession, c'est non seulement une fierté, mais aussi la reconnaissance d'un dynamisme et d'une adaptation à une société et un marché qui ont connu en une décennie davantage de bouleversements qu'au cours du dernier siècle.
La vocation touristique de l'Isère est multiple, des bocages et des collines du Nord aux neiges éternelles des montagnes du Sud. Son profil socio-économique est celui d'une région industrielle et universitaire à la moyenne d'âge très basse dont les actifs ont une conception des loisirs n'ayant aucun rapport avec la routine de certains syndicats d'initiative obsolètes. C'est assez dire combien ces artisans qui sont l'âme même de ces maisons à la cheminée verte et jaune ne font plus seulement de l'accueil, de l'hébergement et une bonne cuisine familiale (et de terroir), mais sont aussi animateurs, transporteurs, conférenciers, guides, etc. Cette évolution, sous l'impulsion de l'équipe très soudée réunie autour de l'hôtelière du Freney d'Oisans, a été commencée dans les années 70 : elle porte aujourd'hui ses fruits, même si la situation du pays n'est guère favorable. Pour avoir appris à s'adapter, ces professionnels savent bien que la crise actuelle est structurelle, pas conjoncturelle : elle va durer.
En Isère, l'association qui est la troisième de France derrière la Haute-Savoie et le Haut-Rhin est également en pointe à la fois pour les investissements (et les prêts que ces modernisations suscitent) et pour la promotion : d'où une fréquentation étrangère qui, en bien des cas, a sauvé une saison d'hiver moyenne (les Franciliens semblent préférer les soleils lointains) et une saison d'été médiocre. Les Logis de l'Isère éditent un fort avenant guide départemental gratuit qui est aussi une incitation au tourisme buissonnier, mais hors des sentiers battus, et participent avec leurs voisins à l'édition du guide des Logis des Neiges et à une brochure sur leurs établissements pouvant accueillir des séminaires et des petits congrès.
L'association est présente à l'étranger et en France dans tous les salons publics ou privés correspondant à son créneau, afin de ne pas disperser les efforts et les... budgets. Elle colle aux campagnes mises sur pied par la Fédération nationale en y adjoignant la sienne dans les médias audiovisuels locaux et régionaux.
Il n'y a évidemment pas de pensée unique, mais les adhérents sont fort démocratiquement d'accord avec les options et projets : rapports et orientations ont été adoptés à l'unanimité. La reprise du label "Auberges de France", afin de mieux contrôler un secteur où les chambres d'hôtes illégales et parasites sont légion, n'a suscité aucune opposition. En revanche, une proposition a recueilli une large approbation : celle d'éditer des cartes routières indiquant par un logo l'emplacement des Logis dont les coordonnées seront rappelées en marge.
Trois nouveaux membres sont entrés au Conseil d'administration qui sont : Denis Lambert, Hôtel la Taïga à Villard-de-Lans ; Christian Menestret, Hôtel Menestret à Domarin et Martine Prince, Hôtel les Mésanges à Uriage.
L'association compte 23 hôtels classés trois cheminées, 52 deux cheminées et 24 une cheminée : 1.753 chambres en tout. Le total avec huit radiations ou cessations, demeure stable à 104 établissements, les nouveaux étant : Andrée Barthélémy, Hôtel Alpin à Besse-en-Oisans ; Edwige Levesque, Hôtel Le Saint-Pierre à Saint-Pierre-de-Chartreuse ; Jacques Meunier-Carus, Hôtel Le Beauséjour à Saint-Jean-de-Moirans ; Yannick Milan, Auberge Le Cath'Lou à Chantesse ; Yves Prince, Hôtel Les Mésanges à Uriage.
Deux diplômes d'honneur décernés à Françoise Corino, Hostellerie du Lac Bleu à Charavines et Alain Giroud, Hôtel Le Grand Som à Saint-Pierre d'Entremont viennent s'ajouter à ceux de l'an dernier : Jean Josserand, la Vieille Auberge à Champ-Prés-Froges et Jean-Claude Ponsard, Hôtel Edelweiss aux Deux-Alpes.
Les conseillers généraux Marcel Berthier et Gérard Cardin, les "régionaux de l'étape", ont assisté aux travaux et ont participé aussi à la somptueuse fête qui a suivi au spendide château des Herbeys, demeure historique habilement restaurée par Christiane et Gilbert Delas, et qui est aussi un des plus beaux Logis de France sur la route Napoléon.
C. Bannières
De gauche à droite : Hilaire Bosa, premier vice-président trésorier national,
président de l'Association des Logis de France du Doubs ;
Renée Ougier, présidente départementale de l'Isère et nationale des Logis
de France, et Marcel Berthier, conseiller général de Valbonnais.
L'HÔTELLERIE n° 2484 HEBDO 21 novembre 1996
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