Tel le «Tambour d'Arcole», L'Hôtellerie a le mérite d'entraîner les professionnels pour faire face à une situation de mutation incontournable, préparant le siècle à venir, se transformant au fil du verbe, tantôt sous les auspices d'un héraut ou d'un avocat du diable, selon que P.A.F. adresse son billet aux mandants constitutionnels ou aux responsables de la profession ; n'hésitant pas à griffer de sa plume les uns et les autres qui, faut-il l'avouer, l'on bien mérité.
Il est rare qu'un journaliste connaisse le fond et la forme de manière aussi exhaustive pour relater nos préoccupations.
A mon sens, nous devons l'encourager à ne pas baisser le ton qui, au demeurant, a le privilège d'intriguer les uns en rassurant les autres, selon la prise de conscience de chacun. De plus, elle est animée par la volonté philosophique de nous situer comme de nous faire respecter par ceux-là mêmes qui nous reprochent d'être contaminés par un discours qu'ils ont instauré, engendrant la morosité.
Il est vrai que plus que d'autres, nous étions vulnérables, crédules, à espérer l'attention du pouvoir exécutif. Mais déjà fragilisés, nous avions d'autres choix que de croire en leurs promesses.
Nos présidents eux-mêmes se sont laissés abuser acceptant trop naïvement les invitations courtoises dans les salons ministériels, oubliant que le protocole ne leur permettrait pas d'exposer d'idées contraires au prince, risquant de fâcher leur rôle à qui ils avaient offert une confiance tous azimuts, basée sur un espoir immodéré, tant la passion poussée à son comble avait occulté la méfiance.
Aujourd'hui, comme un soufflé retombé, cette passion laisse place à l'infortune et donne l'image de ces vieux couples, occupés à régler des comptes qu'ils n'ont pas su résoudre au fil des ans pour ne pas gâcher l'instant qui passe.
A ce moment-là, il est utile d'avoir des «P.A.F.» omniprésents, indépendants, mettant en exergue à chacun de ces édito, le sujet que nous avions pris soin de nous cacher.
Il n'est qu'à se rappeler pour l'année écoulée, dès le n° 2439, sous le titre rempli d'espoir «s'il fallait faire un voeu», suivi de «trop fort» pour le plan du gouvernement, puis «j'accuse» pour un de nos confrères cuisiniers, comme «crime et châtiment» pour le développement de l'hôtellerie ; et encore «trois jours sur 365» concernant les cafetiers, le tout au «prix de la sécurité», et de poursuivre par «châteaux en Espagne ou auberge espagnole» dénonçant le jeu de massacre pour le plan des PME, puis «recentrage» pour le système économique, «combat» contre l'attente d'un miracle, «crédibilité» concernant la reconnaissance du professionnalisme, «frilosité» pour notre manque à savoir nous faire respecter, «courage et audace» adressés aux responsables des syndicats patronaux, «rééquilibrage» des implantations nouvelles mal réfléchies, «exigence et dignité» pour notre capacité à organiser le temps de travail de nos employés collaborateurs obligés et nécessaires, puis «rendez-vous raté» à exprimer notre dynamisme ; et encore «risque tout» : nécessité de vivre et d'entreprendre, ou mieux encore «bougeons-nous» pour faire entendre notre raison du déséquilibre constitué par les frais du marché du travail ; tout comme par la «fin du syndrome de la fausse blonde et de la porsche» : réflexion à l'usage des banquiers, sans omettre «service compris» adressé à ceux qui oeuvrent pour que les emplois de nos personnels soient valorisés, au contraire des dires imbéciles de certains chroniqueurs ne sachant visiblement pas les aptitudes et connaissances nécessaires, demandées à nos collaborateurs.
Enfin, quant aux «pleurnichards» que nous serions selon les invectives de certains investisseurs en mal de constructions hôtelières dites économiques, nous tenons à les rassurer par notre bonne santé à maintenir «la part du rêve», préoccupation première de notre raison d'être. Ce qui, au demeurant, n'est pas dans leur programme.
Tout un chacun comprendra, à l'inventaire de ces titres, que nous pouvons être redevables à notre observatrice appliquée et lui tirer un coup de chapeau pour sa manière perspicace à traiter de nos affaires, en développant les sujets d'actualité au fur et à mesure.
A cet effet, il paraît suffisant de faire référence au premier titre de l'année : «S'il fallait faire un voeu», pour 1997, nous l'adresserions à notre journaliste, à nos professionnels, à nos clients, qui doivent être assurés de notre volonté à bien faire notre métier, puis aux institutionnels politiques, en leur rappelant que s'ils n'y prennent pas garde, un jour nous pourrions être heureux malgré eux, pour peu que les socioprofessionnels des cafés, hôtels, restaurants prennent le risque d'entreprendre de manière digne et disciplinée.
Bonne et heureuse année à tous !
Le président de la FNIH Vaucluse, F. Gomez
L'HÔTELLERIE n° 2492 Hebdo 09 janvier 1997