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Saint-Martin

La Belle Créole est toujours dans l'impasse

Saint-Martin a renoué avec le conflit social de l'an dernier dans le dossier de La Belle Créole : une réouverture partielle de l'hôtel, mais 130 employés qui demandent toujours des comptes...

La Belle Créole, le dernier établissement hôtelier endommagé par le cyclone Luis en partie française de Saint-Martin (géré par le groupe canadien Winfair), avait enfin entamé un processus de réouverture le 15 janvier dernier : une trentaine de chambres opérationnelles sur 166, un restaurant sur trois, ainsi que la plage, la piscine et la salle de musculation. La remise en état des autres infrastructures devrait suivre...

«Nous ne sommes parvenus à un accord sur le remboursement par les assurances qu'en juillet, confiait à ce moment-là le directeur de l'hôtel. Maintenant, c'est un long processus de reconstruction qui s'amorce et qui se poursuivra sur toute l'année. La stratégie d'ouverture partielle de l'établissement tient de la volonté des propriétaires de ne pas continuer trop longtemps à être absents du marché. Et c'est bien, dans la mesure où après avoir été fermés plus d'un an, nous reprenons contact avec la clientèle en douceur. Les réservations arrivent petit à petit.»

Une issue au conflit ?

Mais les salariés en ont décidé autrement. Licenciés au lendemain du cyclone sans indemnité, les 130 employés ont en effet toujours récusé le «cas de force majeur» plaidé par la direction canadienne et souhaité obtenir le paiement de leur solde de tout compte. Depuis l'an dernier, le dossier n'a pas bougé d'un iota, malgré de nombreuses plaintes au Tribunal des prud'hommes. La réouverture partielle de l'établissement avec 15 anciens salariés, mais sans aucune garantie de réembauche pour les autres, a de nouveau attisé le conflit. Une journée de manifestation particulièrement violente s'est déroulée le 20 janvier dernier. Pendant que le Syndicat représentatif de l'hôtel, l'UDTSM/UGTG bloquait dès 6 heures du matin toute la ville, un autre syndicat, la CGTG, bloquait l'hôtel.

Des négociations se sont engagées entre l'UDTSM/UGTG, l'inspecteur du travail -nommé médiateur du conflit-, le sous-préfet et la direction canadienne de l'établissement. Un calendrier précis de rencontres a ainsi été défini, chaque partie devant étudier les propositions de l'autre.

Parallèlement, l'autre syndicat, la CGTG, sans légitimité au moment du cyclone, n'a pas été invité à la table des négociations et a continué de bloquer l'hôtel, rendant impossible la venue des touristes et l'avancée des travaux de reconstruction. Ce n'est que le 30 janvier que la CGTG a accepté de quitter les lieux, comptant sur une prochaine entrevue avec la direction canadienne... Non encore officielle... Une issue au conflit ? Le verdict du Tribunal des prud'hommes est attendu ce mois-ci.

S. Jullien-Para



L'HÔTELLERIE n° 2497 Hebdo 13 fevrier 1997

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