A l'origine, il s'agit d'une simple boutade de la part du maire de Cholet, Gilles Bourdouleix : pourquoi ne pas transformer l'ancienne mairie, un bâtiment de 1824 trônant au coeur de la ville, en bar-brasserie ? L'objectif principal étant de redonner un brin de dynamisme au centre-ville. Nous sommes à l'automne 95. Une année plus tard, le projet s'affine. Un restaurateur, Philippe Beaume, un industriel, Patrick Pifteau et un propriétaire de complexe nocturne, Daniel Heuzard, réagissent à l'initiative municipale, en proposant de faire revivre, dans l'ex-mairie, une enseigne historique de Cholet aujourd'hui disparue, «Le Grand Café».
Pris de court par cette proposition, certains élus demandent une vaste consultation. «Nous avons donc répondu à cette requête en envoyant 65 lettres à des professionnels choletais. Ils devaient répondre sous quinzaine», explique Christian Brault, directeur du cabinet du maire. Les opposants au projet (notamment l'ancien maire), dénoncent la façon de faire et selon C. Brault, «enveniment l'affaire». Jusqu'à la crise. Elle éclate début janvier. Souhaitant faire passer le projet en conseil, le maire se voit contraint de l'annuler en catastrophe, sous peine de se retrouver en minorité. Le lendemain, il passe à l'offensive : deux adjoints se voient retirer leurs délégations alors que six autres et une conseillère sont sanctionnés. «Le projet de brasserie sera représenté devant le conseil en février», annonce Christian Brault.
Ce projet de «Grand Café», «dans le style brasserie parisienne, décor 1930, entre La Cigale à Nantes et les tavernes Kanter», devrait nécessiter un investissement de quelque 7 MF sur deux ans. «Nous sommes très euphoriques. Il existe une réelle demande et nous allons chercher les clients dans un rayon de 30 à 40 km autour de cholet, explique Philippe Beaume, propriétaire du Relais des Biches et à l'origine du projet. Nous tablons sur un chiffre d'affaires prévisionnel de 5 MF.» La brasserie (dont certains éléments de décors ont d'ores et déjà été achetés) devrait s'articuler sur trois niveaux avec, à l'étage, sept salons privés, un bar anglais etc. Avec deux terrasses (été, hiver) dont une de 250 m2. «Le midi, nous proposerons un plat du jour et un menu comportant différentes propositions de poissons, souligne P. Beaume. L'établissement sera ouvert 7 j/7, de midi à minuit.»
Outre les banques, les trois investisseurs auraient le soutien financier de grands brasseurs. Le loyer fixé par la mairie atteint, quant à lui, les 12.000 francs la première année, pour passer à 20.000 francs par mois dès la deuxième. L'opération devrait permettre de créer dans un premier temps 25 emplois, d'après Christian Beaume qui souhaite «une ouverture, le 1er juin au plus tard».
O. Marie
L'HÔTELLERIE n° 2497 Hebdo 13 fevrier 1997
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