Et de quatre. Menée avec succès depuis 1994 par la Direction du tourisme afin de sensibiliser les professionnels du tourisme à l'amélioration de l'accueil et des services aux visiteurs étrangers et nationaux, la campagne «Bonjour» 1997 prend cette année une nouvelle forme. Conscients de l'importance de l'enjeu et de leur rôle prépondérant de moteur dans l'industrie du tourisme, les fédérations et syndicats professionnels vont en effet prendre le relais, aux côtés des offices de tourisme et syndicats d'initiative pour assurer la promotion de cette démarche qualité et inciter l'ensemble des professionnels à suivre le mouvement.
Outre l'information du grand public en France et hors des frontières nationales de l'engagement pris par les acteurs du tourisme français, le dispositif 1997 va reposer sur deux éléments principaux. D'une part, l'engagement des professionnels va se concrétiser au travers de la signature d'un contrat accueil établi en collaboration avec l'AFNOR définissant les spécifications d'un accueil qualité. Le document de référence sera diffusé par les 3.600 OTSI et les fédérations ou syndicats. D'autre part, l'opération veut également faire un appel à projets visant à promouvoir et récompenser les initiatives collectives originales et innovantes en matière d'accueil. Les projets, après avis consultatif des délégués régionaux au tourisme, seront soumis à un jury composé de la direction nationale du tourisme et de membres du conseil national du tourisme. Ceux qui franchiront ses différentes étapes avec brio recevront le soutien et une identification médiatisée du ministère chargé du Tourisme.
C. Cosson
Les professionnels peuvent s'inscrire auprès de leur fédération professionnelle ou leur office de tourisme. Dès la signature du contrat, ils recevront le panonceau «je m'engage pour l'accueil !», signalant leur appartenance au réseau Bonjour et permettant d'être reconnus comme tels par leurs futurs clients.
- Garantir une meilleure qualité de l'accueil
Offrir un accueil souriant, simple et courtois
Prendre en charge le visiteur dès son arrivée
Limiter les temps d'attente
Faciliter les contacts avec les visiteurs étrangers
Assurer un accueil téléphonique rapide et efficace
- Garantir une meilleure qualité du cadre et de l'environnement
Faciliter l'accès aux locaux par une signalisation appropriée
Adapter les horaires d'ouverture et de fermeture à la saison
Aménager des locaux d'accueil de façon conviviale
- Garantir une meilleure qualité de service
Adapter les prestations en fonction des besoins exprimés
Informer les clients sur la qualité des produits ou des services proposés
Prévoir des solutions alternatives le cas échéant
Mettre en évidence un cahier d'accueil
- Garantir une meilleure qualité de l'information
Mettre à disposition des informations actualisées et vérifiées
Répondre aux besoins exprimés par le client
Présenter les services particuliers proposés aux clients
Afficher clairement les prix et les modalités de règlement
Il y de la rumba dans l'air du côté de l'hôtellerie internationale haut de gamme et plus particulièrement du côté des palaces parisiens ! Après la récente vente de l'hôtel George V au prince saoudien Al Waleed et celle tout dernièrement du Plaza Athénée à un groupe d'investisseur basé à Brunei, c'est au tour du Meurice aujourd'hui de changer de main. L'établissement (152 chambres et 28 suites), situé au numéro 228 de la rue de Rivoli, face des jardins des Tuileries, propriété jusqu'à maintenant d'Abbotts Fields S.A. (société contrôlée par l'Agha Khan), appartient en effet désormais depuis seulement quelques jours à une compagnie baptisée Audley Group Ltd. Dominique Borri, directeur de l'hôtel, ne cache pas d'ailleurs sa satisfaction ni même celle de son équipe. «Le groupe Audley est pour nous une superbe référence. Les hôtels qu'il possède sont magnifiques. Nous sommes heureux à l'idée de savoir que ses dirigeants ont l'intention de hisser le Meurice à un très haut niveau de service et qu'ils souhaitent également investir dans des travaux importants.»
Entreprise créée par Brunei Investment Agency, agence autonome d'investissements du ministère des Finances de ce sultanat asiatique, Audley Group a pour vocation d'acheter et de gérer des hôtels de prestige en Europe et aux Etats-Unis. Ce groupe de droit britannique, dirigé par Haji Abdul Aziz, entend développer ses parts de marché sur le créneau haut de gamme à raison d'une acquisition par an. Possédant d'ores et déjà le Dorchester à Londres ainsi que le Beverly Hills à Los Angeles (chiffre d'affaires affiché des deux établissements : 730 millions de francs ; résultat avant impôts de 23 millions de livres), la société réalise incontestablement un assez joli coup en ajoutant un troisième palace à sa collection. D'autant que selon les spécialistes, on peut valoriser l'hôtel Meurice entre 400 et 500 millions de francs. Reste qu'il va falloir dorénavant tout mettre en oeuvre pour hisser le Meurice au top du hit-parade des hôtels haut de gamme de la capitale française. Tout en respectant bien entendu des critères de rentabilité élevés. La stratégie d'Audley Group consiste effectivement certes à conserver le caractère et l'originalité des palaces, mais vise aussi à faire de ces hôtels des affaires rentables.
C.C.
L'hôtel Meurice, situé au 228 de la rue de Rivoli à Paris, est évalué par les spécialistes entre 400 et 500 millions de francs.
L'HÔTELLERIE n° 2509 HEBDO 8 mai 1997