En 1995, le Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur décidait d'accorder des aides directes aux hôtels de 1 à 3 étoiles souhaitant se moderniser ou se mettre en conformité en subventionnant 15 à 30% des investissements réalisés. Il débloquait ainsi 50 MF sur cinq ans. En 1995-96, 300 établissements bénéficiaient de ces aides, générant 150 MF de travaux. Le Conseil régional décidait ensuite d'étendre ces facilités aux hôtels 4 étoiles.
Mauvaise idée : le préfet, dans le cadre du contrôle de légalité, annulait la décision. Selon les textes, les collectivités locales ne peuvent accorder des aides directes qu'aux entreprises industrielles. Or, les hôtels ne sont pas considérés comme tels et le Conseil régional n'avait pas le droit de les subventionner. Théoriquement, les aides accordées devraient même être remboursées. Mais cette éventualité est aujourd'hui écartée.
200 dossiers de demandes d'aide n'en sont pas moins désormais bloqués. La FRIH fait du lobbying pour qu'une solution soit trouvée : le président régional, Guy Ramage, a rencontré récemment, en compagnie de Georges Antoun, président du CHR des Bouches-du-Rhône, le préfet de région. Ce dernier leur a dit "comprendre leurs préoccupations" et s'est déclaré "prêt à faire tout ce qui était en son pouvoir", sans pour autant s'engager.
Dans l'état actuel de la législation, la seule parade permettant d'instaurer un système d'aide à l'hôtellerie valable en zone littorale comme en zone de montagne, serait de considérer les candidates à la modernisation comme des entreprises en difficulté. Ou de négocier un accord dans le cadre du contrat de plan Etat-région. La Fédération va donc continuer de suivre activement l'affaire.
Par ailleurs, elle souhaite agir pour que les aides à la modernisation, une fois rétablies, soient étendues aux entreprises de restauration traditionnelle.
Autre sujet délicat : la concurrence des résidences de tourisme, bénéficiant de règles de sécurité moins contraignantes que les hôtels. "Il y a quelques années, elles louaient surtout au mois. Aujourd'hui, elles s'implantent en centre-ville, louent de plus en plus souvent à la journée, font du séminaire et sont devenues nos concurrentes directes, souligne Georges Antoun. Nous voulons donc qu'elles aient les mêmes obligations que nous..."
L'offensive est partie des Alpes-Maritimes, qui comptent une quarantaine de résidences, dont quelques très grosses. Sensibilisé par les professionnels, le préfet du département a décidé depuis quelques mois de leur appliquer les mêmes règles de sécurité qu'aux établissements hôteliers.
"Certes, les résidences de tourisme peuvent attaquer ces décisions devant les tribunaux, mais cela aura au moins l'avantage de porter le débat sur la place publique", soulignent les responsables de la FRIH qui ont sensibilisé à leur tour le préfet de région et demandent à tous les présidents départementaux de saisir de même leur administration préfectorale.
Outre ces deux sujets majeurs de préoccupation, la Fédération régionale a annoncé la création d'un Observatoire régional de l'emploi, outil statistique permettant de suivre l'évolution des débouchés de la profession et a désigné pour la première fois un représentant régional de l'hôtellerie de chaînes, choisissant Marc Thépot, déjà président départemental des Bouches-du-Rhône de cette catégorie, par ailleurs directeur régional France Sud-Est de Sphère International (hôtellerie économique du groupe Accor).
L. Casagrande
- Président d'honneur : Léon Raynaud (Union CHR 13).
- Président général : Guy Ramage (Villa Marine, Saint-Raphaël).
- Vice-présidents : Georges Antoun (Bouches-du-Rhône) ; Henri Sauvan (Var) ; Franck Gomez (Vaucluse) ; André Rolland (Hautes-Alpes) ; Jean-Paul Cordero (Alpes-Maritimes) ; Jean-Claude Redolfi (Alpes-de-Haute-Provence).
- Secrétaire général : Didier Benoît (Cannes).
- Trésorier : Jean-Paul Passedat (Marseille).
"Nous ne faisons pas suffisamment valoir que nous sommes quand même le quatrième employeur de France et que le tourisme représente la première source de devises dans l'Hexagone. Il faut le redire en permanence à nos politiques afin qu'ils nous entendent." Et pour ce faire, Jacques Leparfait, fraîchement élu président de la FNIH du Calvados, compte mener une politique de dialogue et de communication. "Il faut montrer que le tourisme est créateur de richesses, contrairement à ce que l'on entend trop souvent. Depuis 1992, les professionnels de Basse-Normandie ont créé 25% d'emplois." Jacques Leparfait entend donc bien assister à un retour de la part de l'Etat. "Il existe des sommes disponibles au sein des ministères qui ne sont peut-être pas toujours très adroitement distribuées." Vice-président des hôteliers du Calvados depuis 1993, J. Leparfait connaît son sujet. Il côtoie par ailleurs régulièrement les milieux d'affaires au sein du bureau de la CCI, où il s'occupe du volet tourisme.
Cette politique basée sur le dialogue s'applique également à ses propres troupes. "Il faut parler de nos actions afin que les adhérents sentent que les choses avancent, que nous nous intéressons à leurs problèmes quotidiens, locaux... Il faut remobiliser les professionnels." Leur montrer par exemple que le département du Calvados n'est pas en reste lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts de la profession. Comme cette opération demandant à chaque maire de commune de faire remplir un bordereau par les loueurs de salles municipales. "C'est le genre d'initiative prise dans le Calvados, se réjouit J. Leparfait, qui devrait remonter au niveau national." Pour remobiliser ses troupes, J. Leparfait envisage également de décentraliser les conseils d'administration, "afin que les adhérents se rendent bien compte des actions entreprises".
Proche de la cinquantaine, Jacques Leparfait devrait donc s'investir pleinement dans la défense d'un métier qu'il connaît parfaitement. Issu d'une famille d'hôteliers de l'Orne, dont il est originaire, Jacques Leparfait a repris en 1970, à 24 ans, l'affaire familiale, "L'Hôtel du Paradis", "que j'ai exploité dix ans avec ma femme". Le couple se dirige ensuite avec leurs deux enfants vers le Calvados. Ils exploitent "L'Hôtel de Paris" à Courceul, de 1985 à 1994, avant de s'investir dans "L'Hôtel des Thermes" à Luc-sur-Mer.
O. Marie
Jacques Leparfait, nouveau président de la FNIH du Calvados et Louis Verdier.
Pour éviter d'avoir des avions quasiment vides comme les précédentes années, la CCM (Compagnie aérienne régionale Corse Méditerranée) a mis en place pour 1997 et 1998, une nouvelle politique tarifaire avec des circuits week-end : avion plus voiture de location à des prix très bas. Une initiative qui permet aussi à la compagnie aérienne de couper court aux accusations de politiques tarifaires des transports prohibitives sur la Corse. "Cette démarche va dans le bon sens», souligne Roland Dominici, secrétaire général de la Coordination des industries touristiques. Une démarche si positive que les groupements d'hôteliers de l'île ont décidé de s'y associer. Au total, cinq groupements répartis sur l'ensemble de l'île se sont rapprochés de la compagnie aérienne et offrent en complément des forfaits dans leurs établissements aux touristes qui ont opté pour ces nouveaux produits "fly and drive" : "Les clients se voient offrir une petite brochure leur donnant accès à des prix inférieurs dans l'ensemble des hôtels du groupement, explique Isabelle Porta, directrice commerciale de la CCM. La clientèle ainsi visée est une population présente dans le Sud de la France prête à découvrir la Corse en quelques jours seulement. Un moyen de remplir tant nos avions que les hôtels de la région..."
L. Peretti
L'HÔTELLERIE n° 2513 Hebdo 12 juin 1997